PRESENTATION DES CHAPITRES
de "ASIANGAZETTE "
" Tales and facts of Asia
" Contact eMail:
joel.legendre@yahoo.com
Spirale & Interface
Chapitre 1 - Le Racket à
l'Echelle Planétaire
Chapitre 2 - Le Rideau de
Sang
Chapitre 3 - L'Homme Fauve
Chapitre 4 - Les Alliances
Maudites
Chapitre 5 - Les Pirates
de Saïgon
Chapitre 6 - Le Palais des
Miroirs
Chapitre 7 - L'Amiral et
le Financier
Chapitre 8 - Le Lys d'Or
SPIRALE :
Au XXI eme siecle, quel
regard peut-on porter sur
l'ASIE?
Les coups d'accélérateurs
servant le
démarrage d'après guerre de
ces économies,
provoqués dès les
années 70 par des obligations
financières et
des motivations
marchandes ainsi que par des
ambitions émanant
des géostratégies,
demeuraient tributaires des
décisions prises par les
centres financiers
et politiques d'Europe
et des Etats Unis d'Amérique
ainsi que par les
moteurs décisionnels
économiques trans-nationaux.
Les années 1980
et 1990 ont donc été
riches pour les nations
d'Asie et du
Pacifique et ont modifié les
analyses effectuées
sur la perception
et la compréhension de ce
continent. En revanche,
la crise monétaire et
financière asiatique
de 1997 consécutives
aux
dettes et aux crédits alloués non
remboursables et à l'échec
de ce que l'on a
appellé le capitalisme
d'état, a précipité l'Asie
dans une crise sans précédent.
Bilan: des réformes
ont été
entreprises, les Etats ont corrigé
leurs excès et incité
à la réforme,
parfois aussi les frontières
ont explosé, le sang
a coulé.
Depuis, le contexte a changé, le
monde s'est élargi. Des
perspectives de développement
à une échelle
mondiale, jamais
vue auparavant, ont
transformé la nature de la
nation, de
la
gestion et de l'entreprise.
L'actualité
internationale souvent chaotique
nécessite donc
des éclairages sur
les thèmes allant
des problèmes de
développement aux questions de
stratégies en
cours
dans les nations d'Asie, avec leurs
répercussions internationales,
tout
particulièrement pour ce qui
nous intéresse, sur l'espace
de l'Union Européenne.
Que peut-il se
produire, aujourd'hui en
Extrême-Orient, suite
aux conséquences du
redémarrage économique
asiatique, qui
s'inscrit, certes, sous un
étroit contrôle des investissements
internationaux? Quelles seront
les conséquences en
Eurasie, des tirs
de missiles balistiques de
Corée du Nord, des essais
nucléaires d'Inde et du
Pakistan, quelles
seront les conséquences
de
la restructuration des économies
japonaise, sud-coréenne
ou
thaïlandaise? Que peut-il advenir des
crises politiques
telles celles de
l'Indonésie, de la séparation
indépendantiste de
Timor-Est,
mais également des incertitudes
Chinoises et de ses désirs
d'expansions vers
le sud et l'ouest de
ses frontières? Par
conséquent, quels
nouveaux enjeux stratégiques
se profilent
en
Extrême Orient dans le contexte
de la
mondialisation ? Oracles
et prédictions
ne sont pas inconnues et
font partie du registre
mental dans une asie
attachée à ses cultes
et magies, et pourtant nul
ne voulait
admettre dans les années 80
que l'endettement
léthal des nations
asatiques allait plonger la
région quelques années plus
tard, région la plus
peuplée au monde,
dans un état d'embrasement
généralisé. Et
comme "AsianGazette" l'a
appris dès 1987
à Séoul auprès
d'un expert de la direction des
relations économiques
extérieures du ministère français des
Finances: on savait
que les crises
financières menaçaient l'Asie,
tout comme aujourd'hui
la spéculation
et la "bulle" financière
menace les Etats
Unis et dans une
moindre mesure l'Europe. Dix
années après l'avertissement
de cet
économiste dans les somptueux
locaux du Seoul
Club, l'éclatement de
la crise a de nouveau été
annoncé à l'editeur
"d'Asiangazette" à
l'hiver 1995, soit 18 mois
avant l'effondrement
du Baht
Thaïlandais. Un rapport d'alerte
adressé à divers
responsables a
provoqué suspicion, scepticisme,
désintérêt pour Cassandre
et le destin funeste réservé
à quelques 3
milliards et demi d'habitants.
La moitié de
l'humanité! Que dire
des entrepreneurs
de la planète pris
aux dépourvus par manque de
données informatives,
des drâmes encourues,
des vies brisées mais
enrcihis par
l'expérience.
Ironie de l'histoire française, ces
avertissements se sont produits
au moment où la
France changeait de
politique, quittant
François Mitterrand
que l'Asie n'intéressait
que de loin
pour Jacques Chirac
dont on connait l'intérêt pour
l'Asie, son histoire et
ses cultures.
"Comprendre et replacer les
faits dans leur contexte
afin d'agir", ou pour
citer le philosophe
anglais Francis
Bacon: "examiner
les faits en se gardant de les
accepter tels qu'ils se
présentent". Ces
deux pensées nécessitent
donc le dévelopement d'une
information avec les
rappels nécessaires
de "l'Histoire", ainsi
que des
apports en faits nouveaux, et des
éclairages pour
susciter analyses
et stratégies sans craindre
d'enfreindre de
quelconques
tabous ou censures. Voici la
convergence
que vous
propose le network d'informations
"Asiangazette" produite
depuis Londres et
Tokyo.
INTERFACE :
Les crises financières
de
l'espace asiatique se transforment en
restructurations et
adaptations nécessaires.
Elles s'imposent en
raison des obligations qu'ont
les puissances
économiques régionales
et leurs satellites
à devoir
assumer leur rôle international en
acceptant de contribuer
au monde politique,
économique et culturel
international. Aussi,
hommes et femmes,
groupes, espaces et idées
qui participent
à l'architecture
de cet esprit de réforme et
permettent le
progrès et le
développement des sociétés seront
particulièrement présents
et bienvenus dans cette
lettre et réseau
d'information.
"AsianGazette" vous fera ainsi découvrir
l'histoire, les
cultures, les
faits sociaux, les drames et les
succès de la vie quotidienne,
présents, passés et à
proximité de ce
nouveau millénaire.
Nous vous invitons à suivre ces
chapitres avec
passion. Que l'aventure
commence dans le
cyberspace grâce à votre
navigateur favori et
grâce à vos réflexions
interactives qui sont
les bienvenues.
Chapitre Premier: "Le Racket
à l'échelle
planétaire"
Et si je vous proposais
une entrée dans le monde
glacial des sectes
chinoises plus
souvent connues
sous le nom de Triades. Les
connaissez-vous? Non?
Alors vous
allez comprendre : D'illustres
personnages de
l'actualité
commerciale, politique, culturelle
actuelle se
réfugient
derrière des paravents dorés
de
respectabilités.
Ils se trouvent
aussi bien à Hong Kong qu'en
Thaïlande ou aux Philippines
mais également en
Europe et aux Etats
Unis. Certes, toutes
les associations
des chinois d'outre mer ne
sont pas des leurres et
refuges masquant les
activités criminelles
et meurtières liées
à la corruption de
la finance internationale,
au trafic d'armes et de
stupéfiants, d'êtres
humains et d'organes,
à la prostitution y compris
via Internet ou à tout ce qui
a fait le
bonheur des
parrains des sectes
Sui Fong, Wo Sing Wo, 14 K et
autres Sun Yee On, pour
n'en citer que les plus
réputées. Là aussi
les événements
se précipitent
depuis les crises des espaces
financiers asiatiques
intervenues
à la suite de la réunion de
l'ASEAN de 1997 accueillant
en particulier la
Birmanie, provoquant
la colère de Washington.
Ce qui n'a fait
qu'accélérer la main-mise
des sectes secrètes
chinoises,
les " Triades " sur le monde
sous-terrain des
organisations
criminelles internationales, hier,
inconnues du grand public.
Il fallait
de l'argent pour compenser
les effroyables dégats
de la finance
asiatique exsangue, et vite,
cela est devenu
l'obsession des
mafieux, le leitmotiv de toutes
combinaisons criminelles
plongeant des millions
d'individus dans le
desarroi. Au
coeur du dispositif,
la Chine du sud, le Laos, la
Thaïlande et
la Birmanie,
celle-ci plongée dans une répression
sanglante imposée
par le
régime dictatorial de Rangoon à ses
dissidents qui ne
sont pas tous de
dignes récipiendaires du prix
Nobel telle la courageuse
Aung San Suu
Kyi. Dans cette partie du
monde, réprimées plus secrètement
mais aussi
férocement, on trouve
les minorités,
venues autrefois
des contreforts Himalayens, qui
vivent dans la repression
et sont achevées à
coup de serpes et de
fusils mitrailleurs dans
les derniers bastions
Shans ou Karens par
les armées régulières
ou non,
souvent mafieuses, aux ordres des
grands trafiquants
de drogue
opérant dans ce Triangle devenu
Rectangle d'Or
dans la
region du grand fleuve Mekong. Ces
trafiquants sont organisés
sous un mode criminel
d'origine chinoise
afin de dynamiser la production
et les
filières de transformations
de l'opium en héroïne, et
des amphétamines.
Depuis le début de
1995, des guerres se
sont ainsi livrées entre
chefs de clans
birmans,
chinois, thaïlandais auxquels il faut
ajouter les habituels compradores
occidentaux,
fournisseurs d'armes
sophistiquées en
même temps
qu'opérateurs de circuits financiers
douteux procurant un argent
sale qu'il faut blanchir
avec l'aide de
vrai-faux banquiers sans
complexes. Après
deux années de luttes à
coup de bombes incendiaires
et de rafales d'armes
automatiques pour
la prise de contrôle des
territoires des hautes
vallées d'opium, le
résultat a été
observé
depuis septembre 1997 dans cette zone
frontalière mouvante, cette
frontière passoire
birmano-thaïlandaise
partant du nord de Tachilek
jusqu'à la zone frontalière
de Mae Sot,
sur les sentiers et routes
défoncées, projetant
même bien au delà,
vers la Chine et ses
zones d'ombres, telle
Ruli, haut lieu prisés
par les trafiquants
de
Chine Populaire. "Asian Gazette" a pu
aisément constater de visu
grâce aux relais des Shans
et des Karens
que des chefs
des armées
régulières birmanes sont passés sous
l'influence des organisations
criminelles chinoises
et associées.
L'on reparlera ultérieurement
des militaires de
l'ethnie des "Wa",
largement impliquée dans
le trafic d'héroïne et de
mésamphétamines.
La drogue et sa production,
elle demeure
étonnante à l'heure des
satellites espions, mais
évoque aussi bien des
souvenirs. Tous les
services secrets
des nations
qui ont colonisé, depuis le 19è
siècle, les pays d'Asie:
Amérique, France,
Japon, Grande Bretagne,
Allemagne,Russie,
n'ont-ils
pas permis à leurs dirigeants
d'accumuler d'immenses
bénéfices grâce
à la vente de l'opium et
l'héroïne. Saïgon
n'a-t-elle pas aussi été
construite par l'argent
de l'Opium? Parmi
les pays producteurs
intéressant directement la
France, la liste
serait longue et nous
entraînerait également au
Liban, en Turquie Tunisie,
et au Maroc. Mais
pour ce qui concerne
l'Asie, ces bénéfices provenant
de la vente de la
drogue ont permis
de diviser les populations
montagnardes du Viet-Nâm
ou du Laos, et
de combattre les communistes
par Kuomintang interposé
comme saurait
le raconter l'intéressé
Richard Armitage, ou
encore, à moderniser
un peu partout
des villes
demeurées médiévales, et ce, grâce à
l'argent de
la drogue.
"AsianGazette" suggère la lecture de
l'excellent livre de référence
d' Alfred Mac Coy
que la CIA a tant
voulu interdire : "La politique
de l'héroïne
en Asie du sud-est".
Aussi ce commerce
illicite toujours actuel a
donc cela d'original
qu'il se maintient, à la
fin des années 90, sans
aucune entrave et
qu'il a été dynamisé dans
la production d'amphétamines
par la crise
financière asiatique
qui a
en effet motivé une forte demande
d'argent frais.
Cela a
décuplé dès 1997 la demande en drogue
auprès des producteurs d'opium
et de drogues
de synthèses made in
Asia. Résultat
plus de 2500
tonnes attendues chaque année. Il
faut dire que
cette demande
d'augmentation de la production
d'héroïne et
d'amphétamines
a suivi un événement à portée
historique!
Un accord a été
passé entre acteurs politiques et
mafieux du sud est
asiatique: Khun Sa
d'origine chinoise, Lo Hsin
Han et le gouvernement birman.
Lo a négocié en 1996
un accord avec
le général birman
Khin Nyunt, le
secrétaire général de la junte
militaire de
Rangoon du
"State Peace and Development Council"
(SPDC) qui a remplacé en
novembre 1997 le
SLORC. L'accord portait
sur un cessez
le feu
définitif, la trêve donc, entre forces
militaires adverses,
communistes, indépendantistes, et les
trafiquants.
Trêve permettant alors
d'enrichir les dirigeants de
Rangoon. L'objectif
très pratique
était de pouvoir accroître le
trafic d'opium à partir
des montagnes d'asie du
sud est. Il faut
en effet garantir
l'acheminement
de la drogue et protéger les
routes empruntées
par les
caravanes qui traversent Chine et
Birmanie avant d'expédier
leurs précieux trésors
outre-mer, ce qui
demeure complexe
vu le
partage des cartes entre divers forces
trafiquantes chinoises,
européennes, russes,
orientales, latino et
américaines.
Il faut rappeller qu'avec
un marché mondial annuel estimé
à plus de
500 milliards de dollars,
les "deals" ont
tout lieu d'être. Deals
brisés ou revus
au fur et à
mesure des ambitions des gangsters
locaux des montagnes du
Triangle d'Or.
Sans une domination de la
mafia chinoise,
le désordre
règnerait. Il est donc vital de
sceller en permanence
par
des cadeaux, de nouveaux accords de
passage afin que partout
la
"blanche" reste aux mains des mafias
dont les triades
chinoises
qui sont peu regardantes sur les
méthodes à employer.
Nous sommes en
présence de criminels, et ce
sont les criminels
sortis de l'ethnie
guerrière "Wa" qui semblent
régner en maître.
Impassibles dans leurs
vallées empruntées depuis
des siècles
par les commerçants
chinois se rendant vers l'océan
Indien ou la
mer de Chine,
l'accès à l'océan, le vieux rêve de
Pékin! Les paisibles
cultivateurs des
hauts plateaux, chargés de
produire l'opium,
sont le plus souvent
présentés comme de hardis
montagnards en
costumes
traditionnels dans les musées et les
meilleurs ouvrages
à grands
tirages. Paysans aux traditions
séculaires qui
font, bien malgré
eux, le plaisir d'abord des
commandos anti-communistes,
puis des
routards et maintenant, des
beaufs. Paysans qui
vivotent dans des Resorts des
bords du Mékong,
payés par l'argent
de la drogue, dans
des musées où l'on encense
l'histoire du trafic d'Opium
devant les touristes.
Il est vrai que
l'Opium rapporte
bien plus
à ses producteurs que le café. En
permanence on a recours
ici à un savant
maquillage, omettant les
massacres des ethnies
locales, pour ne
laisser la place qu'à une
littérature
"envolée"
magnifiant le rôle des
vénérables
contrebandiers vêtus
de costumes
traditionnels. Maquillage de
bâteleurs opéré par
les trafiquants, en
pays Shan, Wa, Kokang ou
Thaï qui procèdent
à une
ré-écriture de l'histoire à partir de
leurs camps retranchés.
Loin de la
littérature, c'est, en fait, à
une armée entrainée et prête
à réagir vite que l'on
s'affronte. On
se souvient de l'épisode
de 1982 de "Ban Hin
Taek " et de l'échec
cuisant des commandos thaïlandais
impuissants face
aux services de
renseignements de
Khun Sa
ayant appris bien à l'avance, les
intentions subites du haut
commandement Thaï,
ce dernier contraint
par la DEA,
à intervenir contre
l'Empereur de la Drogue. Peine
perdue, celui-ci
s'est envolé
tranquillement à bord de son
hélicoptère, afin de se
réfugier, dans la jungle Birmane
à la barbe
des commandos
Thaïs. Dans
ces vallées luxuriantes, isolées,
flamboyantes et dans ces
officines du crime qui
appartiennent à de
riches chefs de triades
associés aux yakuzas
nippons, aux mafieux
américains et
européens dont ceux
de l'ex union soviétique, se
planifie, se négocie et
se met en marche
le commerce de la mort,
entre deux chargements
d'héroïne
ou d'amphétamines, par voie
fluviale, terrestre
ou aérienne
notamment au départ de la Chine
Populaire.
Il s'agit d'un
véritable management du commerce de
drogue et non
du petit trafic auquel
se livrent les amateurs et
dealers piégés par les revendeurs
locaux avant
d'être arrêtés dans
les aéroports, histoire
de ne pas faire baisser les
cours du marché
des drogue telle l'héroïne
qui rapporte à
tous et entre dans les
mécanismes économiques
des Etats.
Dans l'intervalle, dans ces
vallées secrètes et dangereuses,
les trafiquants se
croient maîtres
des lieux et des cieux,
pensent-ils, malgré
les antennes, sensors,
micros-ondes et
satellites de
plus en plus curieux. Alors ils
s'accordent entre
deux remises de valises
quelques plaisirs entre
cousins de famille,
entre
criminels et parrains démarcheurs.
Quelques heures
de plaisirs
entre rackets, viols, pillages et
tortures, entre menaces
et violences, entre jambes
sciées à vif et
langue brûlée, le mauvais
sort réservé aux
mauvais dealers et aux
traîtres. Quoi de
plus réjouissant pour
ces âmes peu sensibles.
Et cela après avoir
enlevé, dans les tribus
perdues des montagnes
de très jeunes filles
esclaves acheminés
comme du bétail dans des
pick-up sous
le contrôle
des tortionnaires, des petits chefs
mafieux, des
soldats sans solde et
parfois sous l'oeil torve de
policiers et militaires
en uniforme.
Et c'est par conséquent
devant les yeux non avertis
des charters de
touristes toujours plus
nombreux venus clapoter
dans les salons de
massage et les piscines
des grands hôtels
d'Asie du Sud-Est qu'un
commerce mondial impuni
s'organise et
prolifère avec pour origine
l'éternel recours
à la drogue,
l'opium, la cocaïne, les dérivés
chimiques. Seule différence
aujourd'hui: on
connait beaucoup mieux
ces criminels.
Il a fallu
attendre les multiples récoltes de
l'héroïne vers les
capitales européennes
pour que les polices se
décident à mentionner
l'affaire
publiquement et révèlent leur
manque d'efficacité aux
médias, en particulier
en Grande Bretagne,
connue pour
le pouvoir de
sa presse. En effet, cette drogue
arrivant de Birmanie,
de Thaïlande et
de Chine passe massivement
les frontières
sous l'oeil
impassible des fonctionnaires des
républiques populaires
et monarchies ô
combien intentionnées. Il
ne s'agit plus en effet
de traverser les sentiers
montagneux à dos
de mule comme veulent
le faire croire
quelques proches rêveurs de
Bo Gritz (un
vrai Rambo?)
embrigadés dans la découverte des
derniers " US Missing in
Actions" mais
bien au contraire d'envoyer
le tout par les airs et
par des routes bien
goudronnées puisque le
plus souvent construites
grâce à des financements
officiels versés
par des nations du sud est
asiatique. Martin Booth
est l'un de ces
rares observateurs et enquêteurs
à avoir eu
le courage de révéler
les circuits de vente
d'héroïne en Europe
de l'ouest et de l'est
ainsi qu'aux Etats Unis.
Son premier
livre sur le sujet date de
1990, néanmoins une
dizaine d'années après
la sortie du livre de
Alfred Mac Coy.
Il
rappellait déja que les Triades chinoises
contrôlent 90
% de l'héroïne
vendue de par le monde et que la
rétrocession de
Hong Kong à
la Chine Populaire contraint les
triades à anticiper
les
baisses de résultats nés du bon vieux
commerce de drogue et de
sa gestion exemplaire à
partir de Central
ou Wanchai et
des vallées
millénaires du sud de la Chine. Un
commerce en effet vieux
comme le monde et que
même les fidèles de
la Grande Marche n'ont pas
remis en question alors
qu'ils pouvaient
tordre le coup aux firmes
britanniques telles
Jardine's. En effet,
on sait depuis qu'à la suite
de la prise du pouvoir à
Pékin par les
troupes de Mao,
en 1949,
le gouvernement chinois n'a jamais
vraiment brûlé les récoltes
et les champs de
pavots somnifères du
Yunnan, aux poppies aussi
riches que des
paroles d'évangiles, même
si le grand
timonier a
prétendu le contraire sans pour autant
convaincre les derniers
grands observateurs
aux ordres du Vatican
tels Léon Trivière,
exclu de Chine par
Mao mais demeuré au poste
d'observation qu'était alors
Hong-Kong pour les
"China Watchers".
Etait car depuis, la
technologie a fait des
merveilles. Ajoutons
néanmoins que cette
"agriculture"
et exploitation gouvernementale
chinoise de
l'Opium,
présentée comme telle et destinée à
l'industrie
pharmaceutique
chinoise Pop n'était pas liée
nécessairement à
la Mafia.
C'était alors davantage dans les
habitudes de Taïwan.
Autres temps, autres
moeurs, à Taiwan encore
aujourd'hui, certains meurent
pour moins que cela.
Depuis, les triades
se sont organisées de
nouvelles places fortes
dans les pays occidentaux,
elles recourent aux
villes chinoises des
capitales du
monde entier,
et aussi aux villes de provinces.
Ainsi, au Royaume-Uni,
elles
installent de nouveaux réseaux à
Manchester, Southampton,
Nottingham, ou
encore en Ecosse. Villes
et régions déja passées
sous leur supervision
à la fin des années
80 comme l'a
écrit David Black
dans son "Triad Takeover". Des
villes qui subissent
les pressions et
les attaques des criminels
versés dans la prostitution,
le jeu, le racket,
mais aussi dans le
piratage de
cassettes vidéos
et la contrebande généralisée.
Frappés le plus souvent
sont les
immigrés étrangers des pays les
plus pauvres,
en situation irrégulière
ainsi que les populations
chinoises intégrées mais
craintives et souvent
clientes pour cause
de tontines. Le scénario
de cette violence perdure
dans les autres
parties du monde qui, en
dehors de l'Asie,
disposent du cérémonial
du Dragon.
C'est le cas par
exemple de Perth en Australie, de
Vancouver au Canada et de
San Francisco aux Etats
Unis. Auxquelles
il faudra ajouter les
nouveaux remparts
érigés par les taipans et
les parrains des triades,
par exemple, dans
les iles indonésiennes
mais aussi dans
une Europe
monétaire-pain bénie des mafieux, qui
dessine de nouvelles frontières
bien perméables
pour le plus grand
bonheur des
organisations
criminelles chinoises, si riches, si
puissantes. Les exemples
ne manquent
pas. Au début de l'an 2000
avant la tenue
du sommet des pays
membres du G-7 organisé sauf
imprévu pour
cause de typhon sur
l'île de Okinawa au Japon, en
Juillet 2000,
les préparatifs
s'intensifient sur les questions à
traiter notamment
au regard
de la piraterie via les réseaux
électroniques et
le
"net". Au-delà de la protection des chefs
d'Etats et de Gouvernements
et des médias présents
dans une région
encore troublée par les
derniers sursauts de la
guerre froide, les
pays membres du
G7 viennent de faire
de surprenantes découvertes
sur les récents traffics
et actes de grand
banditisme entrepris par
les triades chinoises
et par leurs
réseaux organisés à l'échelle
mondiale. Ainsi,
malgré
l'extrême sécurité déployée par les
organismes bancaires,
on en
sait davantage aujourd'hui sur les
techniques empruntées
par les Triades
qui s'en prennent le plus
souvent aux communs des
mortels, c'est à dire,
vous, et vos cartes
de crédit que vous
croyez protégées car il
suffit de 40 minute à
une équipe mafieuse
pour
reproduire une carte de crédit entre
l'achat et la
fabrication de nouvelles
cartes avec codes d'accès
secrets prélevés
sur les
reçus MAIS également sur les caisses
enregistreuses.
Ces données
prélevées électroniquement par des
systèmes espions déposés
sur les caisses sont envoyés
par email, ou
téléchargés sur
des sites
internet ou faxés dans les ateliers
clandestins de préparation
des cartes. Des
ateliers répartis dans
le monde entier, on retrouve
ainsi la technique
de l'essaimage des
chimistes de
l'héroïne et
des amphétamines multipliant leurs
fabriques et usines à profits
illicites de par le
Globe. Aussitôt
fait, des bandes d'acheteurs
se précipitent
de par le monde pour
faire leurs emplettes de
produits courants, d'articles
de luxes, de
bijoux, ou d'articles
électroniques qui seront immédiatement
revendues à des filières
d'achats mafieuses.
Les "acheteurs munis
de ces "vraies-fausses"
cartes de
crédit" recevant une commission
allant de 20 à 40%
sur les
ventes. Exemple à Hong-Kong avec la
triade "14 K" et les
groupes
associés à la mafia impliquée début
janvier 2000
dans les
derniers scandales à Hainan et dans la
province du Fujian
touchant les plus hauts
responsables de Pékin,
placés dans la ligne
de mire du Premier
Ministre Réformateur "Zhu
Rongji". Les mafieux peuvent
ensuite transférer
des masses d'argent
sale dans des comptes épurés,
sans beaucoup d'inquiétude.
Motif? Les dizaines de milliers
de
banquiers-mafieux-soldats
chargés des transferts n'ont
pas oublié qu'un refus signifierait
à l'extrême, le
suplice de "la mort lente",
la torture aux
mille
morsures, aux rasoirs, qui
découpent les cadavres à vifs
jusqu'à ce qu'une mort atroce
s'en suive. On est loin de
l'image classique du soldat
mafieux menant une vie
paisible sous les cocotiers
ou derrière les vitres des
tours de New York, Cayman,
Tokyo, Moscou ou Chicago.
Aujourd'hui, sur ces places
fortes financières, on
forme, pour l'intérêt des
familles et des "death
corporations", les futurs
mathématiciens et
financiers
du crime organisé. Au Japon,
ils portent le nom de
"Keizai Yakuzas" qui infiltrent
même les
proches des
chefs d'Etats les plus puissants
au monde, cela a été le
cas des Etats Unis et des
proches du parti républicain,
révélé par le remarquable
livre "Tokyo
Underworld" paru
en 1999 écrit par Robert
Whiting. Celui-ci a enquêté sur
les réseaux financiers de
la pègre nippone (keizai
yakuza) avec la bande de
l'Inagawa Kai. Page 242 et
suivantes, Whiting raconte
l'histoire insensée survenue
à Prescott Bush, le frère
aîné de l'ex-président
américain Georges Bush.
Sa firme de consultation
immobilière de Manhattan
a été contactée en février 1988
par la société immobilière
"West Tsusho", une
entreprise
japonaise écran appartenant
à l'une des familles
historiques de la mafia
japonaise: l'Inagawa Kai.
Prescott Bush est devenu
leur consultant en juillet 1989
et a permis à West Tsusho
d'acquérir une firme
"d'Assets
Management" appelée AIMFS
à New York. Il a reçu
250.000
dollars de commission pour
cela avant d'accéder au poste
de "senior adviser" chez
"West
Tsusho". Plus tard
Prescott Bush est venu au
Japon, traité royalement au
restaurant chinois de l'hôtel
"Okura" par la
famille
mère : la société "Hokusho
Sangyo" dont le
président,
Munenobu Shoji, a demandé
sans timidité et droit dans
ses bottes à Prescott Bush
d'initier une rencontre
auprès de son frère, le
Président George Bush. Ce que
Prescott a finalement refusé
levant les bras au ciel.
Les mafieux nippons ont
alors menacé de retirer tous
leurs fonds et investissements
jusqu'à ce que la
rencontre ait lieu à la
Maison Blanche. Prescott Bush a
su, mais plus tard, grâce
à la police japonaise quels
étaient les liens sulfureux
de ces sociétés immobilières
nippones avec les sociétés
mafieuses des yakuzas. Ces
derniers ne reculant derrière
rien et déployant un
mépris total pour le sens
du mot "justice"
l'ont
néanmoins attaqué pour un
"breach of contract"
égal à 2
millions et demi de dollars!
Asie prévoyante! Un tel
crime organisé, renforcé
par le travail "new
wave" des
"hackers", pénalise donc
bien souvent l'effort
des
polices du monde entier.
Ces hackers sont bien organisés
en Asie mais s'expriment
également pour une cause
politique. Le Japon en a
eu la preuve après les attaques
dirigées contre ses sites
ministériels, motif : des
nostalgiques, loin d'être
des cas isolés au Japon, de
l'extrême droite d'Osaka,
ville candidate aux JO d'Eté
de 2008, ont refusé d'accepter
l'évidence des massacres
commis au nom de Hiro-Hito
par les troupes impériales
durant l'invasion de la
Chine dans les années 30 et
durant la guerre du Pacifique.
Déchainant la colère de
la Chine et de la Corée,dont
les hackers ont envahi les
ministères et laissé des
messages, voire fait preuve
d'un humour de mauvais goût
en insultant, pillant ou
diffusant par ironie des
url de sites pornographiques
sur ces pages gouvernementales.
Pas très sérieux pour un
gouvernement! En définitive,
les dirigeants de la mafia
financière des triades et
des yakuzas ne jouent-ils pas
les rôle d'un feuilleton
asiatique récurrent, cela ne
ressemble-t-il pas à l'histoire
de ces hommes nés avant
la seconde guerre mondiale,
ceux qui ont bénéficié de
l'avancée sanglante japonaise
dans cette Asie en guerre?
Depuis, ils sont devenus
d'honorables banquiers, Taipans
ou industriels, gens de
médias ou dynasties de
politiciens réputés comme
cet ancien premier ministre
Thaïlandais bien connu dont
nous reparlerons ou encore
de cet ancien bureaucrate
Japonais, devenu criminel de
guerre parvenu néanmoins
au rang de premier ministre
dans le Japon d'après guerre,
Kishi Nobusuke? Kishi
était en effet lié par son
oncle à la famille dirigeant
la firme "Nissan"! "Nissan"
dont le
"zaibatsu", bien
avant d'unir ses destinées
avec le français
"Renault" a
eu la responsabilité de
gérer l'économie de la
Mandchourie avec l'aide
de la pègre liée à l'extrême
droite nippone!
Chapitre Deux: "Le Rideau
de Sang"
Le personnage principal
de cette aventure est
mort subitement, peu
après le premier
récit
d'AsianGazette, foudroyé en quelques
semaines par la maladie.
Il s'agit de l'ancien
premier ministre de
Thaïlande : Chatichai Choonhavan.
Il s'est
éteint des suites d'un
cancer du foie mal
soigné et mal
traité. Malgré les efforts des
chirurgiens de l'hôpital
Cromwell de Londres,
le général Chatichai
meurt le 6 Mai
1998. Il
demeure l'un des personnages les plus
énigmatiques de cette
deuxième partie du
XXème siècle. Il reste
dans les mémoires
comme l'un des
commanditaires de la répression
meurtrière de Bangkok, en
1976, où là encore,
des chefs de guerre
ont fait tirer
sur des enfants,
sur des milliers d'étudiants de
Bangkok qui ont été
affreusement torturés
puis assassinés par des
extrémistes dirigés
par l'armée
Thaï appuyés par les service
secrets américains.
Ces
mouvements sont organisés par les
étudiants gauchistes.
Ils s'opposer à la
corruption des officiers
Thaïs et à la
présence des forces
américaines, et, ils exigent,
avant toute autre chose,
la Démocratie. Ceux et
celles qui ne sont
pas tombés sous les
balles et les coups
se sont enfuis dans les
montagnes du
nord de
la Thaïlande, retrouvant les anciens
maquisards proches des communistes
chinois. Tout au
long de sa vie
ténébreuse, Chatichai s'affirme
comme un homme
politique habile qui
est passé maître dans l'art
des retournements
de situations, connu
également pour
son aptitude
à maneuvrer sur le terrain de la
corruption et
du meurtre
politique. C'est lui, encore, qui au
début des années 90 ne parvient
pas à enrayer la
crise politique et
économique née
des premiers
scandales financiers de Bangkok
consécutifs aux investissements
massifs des japonais
et des chinois
d'outre-mer européens,
américains.
Crise que n'arrangent en rien
les rivalités entre militaires.
Là encore,
les meurtres politiques
sont à mettre
à la
solde des généraux que Chatichai aura été
incapable de
diriger
lorsqu'il présidait le gouvernement de
Bangkok. Et le rideau
de sang s'abat, à
nouveau, cette fois, sur
des jeunes de
moins de
20 ans, massés aux abords du Palais
Royal...à deux pas
du sanctuaire Bouddhiste
le plus vénéré de la
nation du Wat
Phra Kéo.
Les jeunes manifestants sont abattus,
pourchassés, massacrés
dans les
immeubles des alentours dont le
tristement célèbre
Hotel Royal, et cela,
à bout portant, par les
soldats Thaï devant les
journalistes de la presse
mondiale.
Trois années
à peine après
les scènes d'insurrection qui ont
conduit au massacre
de Tian
An Men à Pékin. Les généraux
responsables sont punis
et humiliés par le
Roi Bhumipol. On les
voit ramper
devant la personne
même du Souverain exigeant leurs
excuses devant le peuple.
Quant à Chatichai,
qui n'a pu éviter la
crise, il perd tout son
prestige. C'est
la disgrace mais il sait
conserver son
pouvoir de politicien
et sera membre d'une vague
opposition, avant
de venir
mourir, au printemps, sur les bords
marécageux de la Tamise...
Le
premier ministre Chatichai est le
fils d'un militaire:
Le général
"Phin" Choonhavan qui durant près
de 50 ans
est le dirigeant
inconstesté de la Thaïlande, ayant
autant servi les officiers
supérieurs
japonais tels le redoutable
Colonel Tsuji Masanobu
durant la
seconde guerre mondiale que les
militaires et
politiciens américains
lors de la guerre froide.
Mais surtout Phin
Choohavan est l'homme
qui a orchestré l'un des
plus grands trafics
de drogue de
l'histoire, organisant toute la
procédure, allant de la
production, au transport
et à la vente en
passant par la transformation
de l'opium en morphine
et héroïne.
Avec tout l'art
consommé
qu'il hérite de ses ancêtres chinois
d'outre-mer, rompus
au double language, il
impose sa loi tout au
long de son
règne, jonché de
meurtres et de répressions. Avec
violence et
rejet de toute
morale, il combat, comme les autres
dirigeants des
juntes
d'Asie, tout vent de démocratisation
assimilée alors au communisme.
Phin
Choonhavan serait vénéré dans
les livres d'histoire de
la Thaïlande pour son
"étrange courage et
sa surprenante
intégrité", si,
depuis, les services secrets, les
médias et les historiens
n'avaient rétabli la vérité
et fait tomber
l'homme dans
la disgrace. Il
est donc exact d'affirmer que
l'histoire et
ses prolongements
actuels ont constitué, pour le
général Phin
Choonhavan, un
gigantesque terrain d'aventure aux
parfums sulfureux...Une
histoire insoupçonnée, méconnue ou,
surtout, camouflée,
tant les
conséquences des révélations ont le
pouvoir d'effrayer
ceux et celles qui
gouvernent aujourd'hui aux
postes les plus éminents,
et qui sont parfois
incapables de définir
l'exacte origine
et les sources de
leurs propres fortunes et de
leurs financements
pour
leurs entreprises ou leurs projets
politiques, économiques,
industriels et artistiques ...
Chapitre Trois: "L'Homme
Fauve"
Sur un ordinateur puissant
disposé dans une
vaste salle claire au
mobilier très "New Labour"
de la nouvelle
British Library de King's
Cross à Londres,
les données
sortent et composent un flamboyant
bouquet d'informations à
propos de "l'Homme
Fauve", le responsable
de la mort
de dizaines de
milliers de civils, hommes, femmes,
enfants: le colonel Tsuji
Masanobu. Sa vie a
fait de lui l'un des
hommes les plus dangereux
au monde. Oui et
pourtant, ce nom de Tsuji
Masanobu ne vous
dit rien. Néanmoins la
mémoire vive des ordinateurs
évoque à nouveau les
exploits les plus
insensés et les actes les
plus meurtriers provoqués
par l'armée des
militaristes durant la période
de la colonisation
de l'Asie par le
Japon Impérial de Hiro-Hito.
A lui seul, le
colonel Tsuji Masanobu
compte à son actif l'assassinat
de dizaine de
milliers de victimes
en Chine, en Malaisie et
à Singapour qui,
près de soixante années
plus tard, continuent
de donner de
terrifiants cauchemards à ses
victimes, chinoises,
malaisiennes, indiennes, britanniques.
Lorsque le colonel Tsuji
n'est pas en train de
massacrer une ethnie
d'Asie ou une Nation, il
lie des accords secrets
avec les gangsters
et les organisations secrètes
des triades chinoises
mais aussi avec
des hommes d'affaires
de toutes
cultures, de tous horizons, de
toutes puissances.
Ces hommes
d'affaires sortiront riches de la
seconde guerre mondiale
avant de s'installer
en Extrême Orient et
aux Etats Unis
à la tête
d'empires industriels et commerciaux,
bénis par une étrange association
composée des
militaires japonais,
d'aventuriers, et des services
secrets des
nations impliquées dans
la course au pouvoir en
Asie. Tsuji maîtrise à
la perfection cette
alchimie ténébreuse
qui consiste à
entraîner les hommes dans de
noirs desseins à
une époque où, dès
les années 1900, les tyrans
affectionnent les
stratégies de
guerre coloniale, sous couvert
d'industrialisation et de
modernisation, à
l'image de ce que fait
l'Allemagne.
Pour sa part,
le Japon, déja, se hisse sans
difficulté au rang
des nations
européennes par ses conquêtes qui
irritent Londres,
Berlin, Paris,
Moscou. Que l'on juge par les
faits : Avec l'entrée du
Japon dans le XXème
siècle, les conquêtes
militaires s'accumulent.
En 1895, il prend
Taiwan à la Chine, en
1905 une partie
de la
Sibérie passe sous son contrôle avec
Sakhalin, puis,
une zone de la
Mandchourie. En 1910, le Japon
annexe la Corée tandis que
les USA colonisent
les Philippines dans
le sang. Après la
première guerre mondiale, Tokyo
alors proche des
vues de Paris et de Londres,
prend alors sous
sa coupe les avoirs
allemands, dans les régions
chinoises du Shantung, et
de Tsingtao.
Une véritable puissance
impérialiste voit le jour
en Asie du Nord-
Est. Mais
bientôt, les
militaristes japonais persuadent un
Empereur demi-consentant
ainsi
que les Princes de la Cour
Imperiale, selon
David Bergamini, a
entrer en guerre contre les
Occidentaux, et
poussent, sans trop les
contraindre, disons, les
grandes entreprises commerçantes,
les
"Zaibatsu", pour se lancer à
l'attaque des marchés de
l'Asie, et
particulièrement de la Chine.
La Chine qui
est, et, demeurera
tout au long du XXme siècle la
grande priorité
du Japon qui n'a
de cesse de la diviser, de la
réduire, de
la meurtrir.
Confiscations, massacres, terreurs
inspirées par la police
secrète, "la
Kempeitaï". A l'extérieur de
l'Asie, peu s'en émeuvent,
surtout pas les
Etats Unis d'Amérique,
qui, avec le
Japon, se
livrent à une coopération commerciale
fructueuse au sortir de
la grande guerre de 14-18
et, au regard de
la balance des échanges
commerciaux, beaucoup à
l'époque sont ceux
qui font un
pari sur
le dynamisme du partenariat économique
nippo-américain. Mais
l'envie de se battre sera la
plus forte pour
Tokyo et Washington qui
se partagent sans honte, et
avec les autres
puissances coloniales de
second rang, les
restes d'une Chine sans
Empereur, sans
garde Manchoue,
sans loi, mais affamée par ces
nouveaux seigneurs de la
Guerre, payés ici
par l'Amérique, là par
le Japon.
Le Japon
voit comme des opposants à ses ambitions
hégémoniques asiatiques
toutes
les nations, européennes et les
Etats Unis, qui tentent
de mettre un pied en Chine,
forts de leurs
missionnaires,
de leurs
émissaires divers et pas toujours
désintéressés, auprès
des
autorités d'une Chine déchirée, en
miettes. Une étonnante
alliance de la
destruction se met en place
et guette, accentuant
le malheur
de la Chine, qui renouvellant
néanmoins plus
tard, accueillera
sans outrage les exaltations
maoïstes.
Ainsi se
noue
progressivement une garantie d'alliances
impérialistes appuyées
par des
armées qui servent des nations
assoiffées de richesses
prêtes à mettre
en pièce la grande Chine
Impériale millénaire,
défaite par
ses luttes de clans et la
corruption...Images ô combien
actuelles... Au début
des années 20,
face à ces compétiteurs
et impétrants venus
d'Occident,et livré à
cette invasion coloniale,
le risque pour
Tokyo est alors grand de
se voir
couper ses
routes d'approvisionnements en matières
premières venant du nord
de la Chine. Une
frustration qui commence
à devenir insupportable
pour les jeunes
militaires, éduqués selon
les thèses de
la guerre éclair
allemande. D'autant que, dans
l'intervalle, les
gouvernements
civils de Tokyo favorisent les
entrepreneurs des "Zaibatsu"
fascinés par
les traités de stratégie
de Sun Tzu, prompt en ruptures
d'alliances et en
traîtrises en tous
genres. L'armée
japonaise
créera progressivement des corps
militaires dévoués à
la cause de la
purification née du culte du
shintoïsme, et
qui seront prêts à
prendre le pouvoir aux civils
après plusieurs campagnes
d'assassinats
et d'intimidations, alors
que la dépression financière
des années 30 enflamme
les colères de
l'archipel.
A leur
obsession pour le contrôle des richesses
vitales de l'Asie du
Nord-Est et ses minerais
s'ajoute une sourde
haine des Occidentaux
qui sont
coupables, estiment-ils, d'avoir
provoqer ces
crises
économiques. Crises qui souillent et
affaiblissent l'autorité
d'un Japon Impérial
nourri de propagande
quant à ses
origines célestes,
vouées au culte de la déeese du
soleil Amaterasu dont chaque
japonais se
croit l'enfant... Et le
symbole de cette
haine naissante, est
personnifiée par une armée
d'invasion, un état dans
l'état, dirait-on fin
du XX s. Une plaie
ouverte dans la vie
du Japon, incarnée par
"l'armée du Kwantung",
en fait originaire
de la zone de Tokyo,
dans le Kanto. Elle va
gérer le nord-est de la
Chine, la Mandchourie, dès
1919. Disposant
d'un commandement totalement
autonome de
Tokyo et placée à l'abri
des contrôles politiques
de la Diète Japonaise, l'armée
du Kwantung
se livre à des
massacres en toute
impunité et sous le motif de
contrôle "sécuritaire" pour
reprendre une
expression de la fin du
XXème siècle. Mais
aussi, elle va se
livrer sans honte au trafic
de l'opium et de l'héroïne,
et à l'extorsion d'argent,
de terres et
de propriétés.
Car le mensonge
et la falsification sont encore
dans les moeurs de l'époque.
N'est ce pas
en 1931 que l'armée du
Kwantung provoque
le
célèbre "Incident de Mandchourie"
en
dynamitant la
voie ferrée
des chemins de fer du sud (de la
Mandchourie) et en attribue
l'attentat à des soldats
chinois ? Les
conséquences sont connues
avec l'occupation de Moukden
par le Japon
et le début
de la grande
invasion de la Chine. Il faut bien
appréhender la
portée de
cet événement avec cet "Incident de
Mandchourie" car
il est l'oeuvre
d'une petite poignée de jeunes
officiers japonais
déterminés à
oeuvrer pour l'Empire du Soleil
Levant comme par exemple
notre futur "colonel
Tsuji Masanobu". Ce
sont les hommes à ses ordres
qui ont déposé
les charges explosives
sur la voie ferrée
Mandchoue. Tsuji
et son fidèle ami, Ishiwara
Kanji, lui aussi diplômé
de l'académie
militaire, sont totalement
dévoués aux
thèses de Clausewitz
d'une guerre d'ensemble. Une
guerre totale
dont ils
adaptent, voire japonisent les concepts
grâce à leur
"essence
collective" purement nippone. Destruction,
purification, suppression
totale
de l'ennemi sont les thèses
défendues alors par ces
jeunes officiers.
Sans oublier le suicide
rituel aux effets
mythiques. Ces
officiers ont la certitude que
seul le Japon
peut et doit
sauver le monde entier des erreurs
idéologiques et des
mauvais effets de la
démocratie parlementaire
qui a vent en Europe et
aux Etats Unis. Ils
n'ont d'autres recours
que la guerre
totale une guerre
totale contre la Russie,
la Grande Bretagne
et l'Amérique. Ils ne
restent donc
plus à
ces jeunes militaristes japonais qu'à
"incendier" la société planétaire
et la forger
à de nouveaux idéaux
comme le forgeron crée l'acier
de l'épée du samouraï,
le "Katana".
Tsuji Masanobu
ne s'arrête
pas pour sa part à ces simples
considérations philosophiques.
Après l'annexion
de la Mandchourie,
le territoire sert alors
de base au trafic
d'héroïne, avec l'accord
des gangs chinois des frères
"Ku".
Au passage, signalons que l'un
de ces frères "Ku" domine
le trafic
de Shangaï tandis que l'autre
est associé à l'équipe
du Général chinois
nationaliste Chiang Kai
shek et qu'il réussira
l'exploit pervers
consistant à négocier un
accord entre
l'armée
japonaise, l'armée américaine, et le
Kuomintang !
Accord qui sera respecté
durant toute la guerre du
Pacifique visant à
produire et vendre
de l'opium et de l'héroïne
mais aussi
des
équipements automobiles et des équipements
militaires données
par les
Etats Unis à l'armée de Chiang Kai
Shek...!
En somme, un
avant-goût de
la corruption mafieuse japonaise,
chinoise,coreenne et américaine
en Asie comme ce
sera le cas à la
libération en Europe, surtout
en Italie avec
la cosa nostra et la
camora... Exemplaire, les
profits de ce commerce
sale récoltés par
l'armée japonaise
d'invasion
en Mandchourie se chiffrent en
centaines de
millions de
dollars par an rien que pour la
distribution de l'opium
et l'héroïne. Le
nord de l'Asie est donc
bien le point de focalisation
des japonais qui
s'enrichissent en or
et argent, et en matières
premières grâce aux
efforts sulfureux de
ses militaires associés
aux mafieux japonais et
chinois des triades
et sociétés
secrètes.
Certains des membres de ces sociétés
secrètes chinoises
ont d'ailleurs
paisiblement vécu jusqu'à ces
dernières années parmi nous,
et parfois
apparaissent encore devant
les caméras... notamment
la famille de
Chiang Kai Shek et de sa
femme May Ling, toujours
intéressée malgré son
grand âge à vouloir
dominer l'histoire de Taiwan
en l'an 2000, May Ling qui
est UNE des
filles de Charlie
Soong.
Charlie Soong, fils
de pirate de Hainan, et
bel adolescent sera éduqué par
les Méthodistes américains
militaires des USA,
certains associés au
KKK. Il se donnera
toute sa vie une apparence
bonhomme en quête de
démocratie mais cherchant
surtout à réaliser de
bonnes affaires en
Asie. Famille
également
associée par des liens proches au
nationaliste le "Dr.
Sun Yat Sen".
Charlie, furieux de le faire,
avait ete contraint,
mis
devant le fait accompli, de devoir
officialiser la liaison
sentimentale du
Dr. Sun et de sa fille
Chin Ling. Il devra
ainsi financer, ad
eternam vitam, le célèbre
politicien nationaliste.
Enfin et surtout,
la famille Soong sera
également proche
du Président
américain Roosevelt, et aussi de
l'éditeur, le magnat américain
des magazines, Henri
Luce de "Time",
"Life" et
"Fortune".Luce est né en milieu chinois,
il sera en
permanence le fruit de leur
manipulation. Et
le "must", c'est que
tout ce petit monde sentant
la poudre sera associé
à l'organisation
criminelle de Shangaï
"la Bande
Verte",connue pour son effroyable
violence. Surprenante
Asie... Mais
poursuivons notre récit...Même
en pleine expansion de ses
affaires, Tsuji
Masanobu ne s'intéresse
pas vraiment
encore à l'Asie du
Sud-Est. La meute sanguinaire
attend son heure.
Et l'on
est encore loin de l'invasion de la
péninsule de Malaisie.
En revanche, accroitre les
bénéfices nés de
l'annexion de la Mandchourie,
dirigée en apparence par
le pantin et
Dernier Empereur
Mandchoue
"Pu-Yi", sur l'ensemble du territoire
chinois, voila une entreprise
séduisante et
ruisselante d'intérêts
pour l'état-major
japonais.
Dès 1933, puis en 1937 après
l'incident du pont Marco
Polo, dans la
banlieue de Pékin, l'armée
du Kwantung
occupe la
capitale impériale chinoise, mais aussi,
Nankin, Shangaï, Hankéou,
et Canton.
Toute la côte chinoise est
aux mains des japonais,
qui refoulent les
nationalistes de Chiang
Kai Shek vers Chunking où
quelques autorités
françaises jugent bon
de collaborer
tandis que le
gouvernement militaire de Hiro-Hito
installe un nouveau régime
fantoche à Nankin sous
Wang Chung Wei.
Wang dont une des
particularité ahurissante
est que son garde du
corps n'est autre qu'un
certain "Kodama
Yoshio". Kodama Yoshio est
le chef de la secte japonaise
extrémiste du Dragon Noir,
et son nom
reviendra beaucoup plus
tard, cette fois dans le
monde des Yakuzas
associé à la
CIA et à
une certaine autre affaire, l'affaire
Lockeed... A la
fin de 1937, le
Japon Impérial compte sept cent
mille soldats
occupant la terre
de Chine face aux centaines de
millions de multiples "coeurs
de chine".
Cette invasion coûte cinq
millions de dollars par
jour, elle s'avère donc
être fort coûteuse
pour Tokyo qui,
une année plus
tard, oblige sa population à se
rationner afin de pouvoir
faire face à
l'effort de "guerre". Les
opposants japonais
seront
durement punis. Tokyo devient alors
surtout de plus
en plus
liée aux importations de matières
premières, pétrole,
huiles, caoutchouc, et autres matières
stratégiques. Et c'est
alors qu'une invasion du
sud-est de l'Asie,
thèse déja avancée
par la
Marine Impériale, en particulier en
Malaisie, constitue
la
préoccupation de l'état-major de l'armée
japonaise.
On connait la
passion du Prince Kuni, pere de
l'Imperatrice, champion
de la
modernisation de la Marine et des
forces aeriennes qui a transmis
sa passion et sa
vision militariste
au grand Amiral Yamamoto,
jeune et athlete
tacticien hors-pair qui
a fait le succes de la Marine
Imperiale Japonaise.
C'est la que va
de nouveau entrer
en piste
"l'Homme Fauve", le colonel Tsuji
Masanobu qui devient
le maitre-d'oeuvre de
l'attaque de l'Asie du
sud est, riche
en minerais,
hommes et cultures! Sa thèse,
habituellement défendue
comme l'on a pu
le voir auparavant, est
l'attaque éclair.
Le "Blitzkrieg" cher
aux Prussiens. Une attaque
éclair aussitôt
suivie d'un plan
de paix imposé sans concession
accordant au
Japon toutes
les importations et livraisons des
articles, produits
de
base, denrées et matières premières
nécessaires à ses impériales
nécessités. Là
encore, les relations
mafieuses du colonel Tsuji
entrent en ligne de compte.
Pour surveiller
mais également tirer
profit des efforts produits
par les quarante mille japonais
expatriés en Asie
du Sud-Est depuis
le début de l'ère de modernisation
Meiji de 1868,
le colonel Tsuji
Masanobu confie,
aux
nationalistes du Dragon Noir, un droit de
contrôle sur
les opérations de
livraison. C'est ainsi que l'on
retrouve le nom de
"Iheiji
Muraoka". Muraoka livre aux expatriés
japonais qui
refusent totalement
de s'assimiler aux populations
indigènes, des
jeunes filles
japonaises, chinoises ou coréennes
connues sous
l'abominable appellation
de "Femmes de réconfort".
Employées pour certaines
d'entre elles par les
services secrets de
l'armée japonaise
durant la
colonisation et la guerre au titre
d'espionnes,
elles
constituent un extraordinaire vivier de
renseignements
et d'informations
couvrant de la Chine à
l'Indonésie.
Toutes ne sont pas
pas que victimes battues, car
certaines feront
des carrières
étonnantes dans leurs nations
respectives, une
fois la guerre
terminée...Le Chef des services
secrets chinois Kang
Sheng, notamment, a
été très habile dans le
retournement de ces prostituées
à la cause communiste
alors que peu
d'entre elles, il est vrai,
étaient libres de
leurs mouvements...
Mais le mouvement de résistance
le plus ardu pour
les envahisseurs
japonais vient de l'opposition
invisible mais bien
tenace émise par
les chinois d'outre-mer
et leurs sociétés secrètes,
les triades qui
contrôlent tout le commerce
asiatique. Il
faut donc s'allier avec
les chinois, décide le colonel
Tsuji, qui sait aussi
bien manier la
diplomatie que
la force.
Or, les massacres sur leurs familles
commis au titre
de l'invasion en
Chine ont dissuadé les chinois
d'outre-mer d'épauler
le moindre
des gallonés japonais. C'est
ainsi que commence
une série de
pressions d'abord aimables, puis
contraignantes imposées
par les militaires
japonais. L'exemple du
riche marchand
chinois "Tan
Ka Ti" et ses comptoirs sur toute
l'Asie allant
de Fuzhou à
l'Indonésie est typique des réactions
d'hostilités compréhensibles
de la communauté
chinoise d'outre-mer.
En effet, "Tan"
aide ses
familles en même temps qu'il aide les
nationalistes de Chiang
Kai Shek dans leur effort
de guerre contre
le Japon. Ainsi,
on peut chiffrer
la somme de sept millions de
dollars d'aide apportée
en 1941 par les
Huaqiaos au Kuomintang.
Mais ces derniers comme
"Tan" sont loin,
avec Chiang Kai Shek, de
se reconnaître dans l'esprit
du fondateur de la
Chine moderne, Sun
Yat Sen.
"Sun" tant
vénéré mais qui devra sa réussite au fait
d'avoir été épaulé financièrement
par la famille
"Soong", avec T.V.
Soong, frère
de Madame May Ling
Soon devenue Madame Chiang Kai
Shek, et du
père, Charlie Soong le
magnat membre d'une des plus
violentes sociétés secrètes
chinoises et qui fut aussi
le fils d'un
pirate de Hainan...
Face aux désordres, face aux
exactions et à la
corruption du Kuomintang,
ces chinois ont souvent
préféré virer de
bord et
soutenir
financièrement l'organisation ordonnée des
communistes de Mao Zedong
et non les vilenies
mafieuses des armées
de Chiang Kai Shek.
Un manque à gagner qui
enrage Chiang lui-même
et entraîne une répression
sévère contre les
intérêts des patriotes
chinois sans
omettre la dénonciation
qui est faite par le
"généralissimo" lui-même
contre Tan Ka Ti, qui est un peu trop
rapidement assimilé
à un
"communiste". Avec l'effort de guerre à
soutenir, le
colonel Tsuji
Masanobu, entre quelques meurtres et
répressions, voit néanmoins
en Tan Ka Ti,
l'un des symboles de ce
pouvoir incomparable que
confère l'argent aux
chinois d'outre-mer.
La stratégie de Tsuji
n'aura donc de
cesse de s'approprier leurs
biens alors répartis dans
un triangle reliant
Singapour et Manille
à Rangoon, où l'on reparlera
plus tard du
pays des Shans. Etabli
sur ces marches témoins
des drames de l'histoire va
progressivement
se constituer un épouvantable
marchandage assorti
de massacres avec
en toile de
fond un
peu floue l'apparition de personnages
historiques dont celle
d'un président des
Etats-Unis d'Amérique.
Un Président
lié, le voulait-il
ou non, aux activités mafieuses
chinoises, sujet
aux agissements
de l'armée japonaise et aux
détournements d'intérêts
stratégiques
des forces alliées mais
également uni à la
corruption de ses
armées travaillant avec les
nationalistes de Chiang
Kai Shek. Un tableau
affligeant daté, sans
omettre le rôle
éminent
joué par le commerce de l'opium et
l'héroïne qui serviront,
nous le verrons, de
source de financement
occulte à des
opérations
politiques et militaires visant à la
reconquête des "colonies"
asiatiques par
l'Occident...
Chapitre Quatre: "Les Alliances
maudites"
Tandis que vaillante, la
Prix Nobel de la
Paix "Aung San Suu Kyi"
poursuit son
oeuvre de démocrate
et d'opposante au gouvernement
militaire, narco-trafiquant,
de Birmanie, les
économistes du monde
entier se penchent
au
chevet du malade. Rangoon ou Yangon,
capitale d'un état
criminel plongé au
coeur des trafics les plus
dangereux qui soient
avec: L'Opium
recueilli sur près de 300.000
hectares de plants de pavot
décrits par les
Nations-Unies, et dont
les propriétaires majoritaires,
de grands trafiquants
sur le marché
international, sont
depuis 1997
les "Wa"; l'héroïne et les
amphétamines acheminées
par les
trafiquants souvent d'origine
chinoise des
quatre frontières
de Chine, Laos, Birmanie et
Thaïlande; la
déforestation
massive au profit de l'exportation
organisée par les militaires
Birmans qui ont passé
des "deals" avec
les dirigeants des Etats
voisins tels les
Généraux Thaïlandais; la
contrebande de pierres
précieuses; la
vente de jeunes filles aux
réseaux internationaux de
prostitutions (ne voit-on
pas apparaître,
en 1998, à Londres, dans
les plus beaux
quartiers de la capitale,
des cabines
téléphoniques ensevelies
sous des photos aguicheuses
assorties de numéros de
téléphones où l'on promet
de rares extases
offertes par de jeunes et
très dévouées Birmanes ?)
ces réseaux de
prostitution qui
n'ont jamais
été aussi florissants que depuis
l'éclatement de la crise
économique asiatique de Juillet
1997. Une
situation dont
se moquent
pas mal, en Birmanie, les géants
économiques pétroliers et
gaziers américains,
japonais et français
ayant reçu toutes
les garanties
et assurances des plus grandes
banques sans oublier
le soutien de la
Chine bien décidée à créer
ses propres
ports militaires sur
l'Océan Indien. Une situation
cynique mais
qui tend à
émouvoir, par gêne politique, quelques
responsables gouvernementaux,
assaillis par des
rapports accablants
au point de sensibiliser
la junte.
Ainsi va la Birmanie.
Dans l'attente
du grand nettoyage à venir
que vont entreprendre la
Chine, le Japon et les
Etats-Unis, ceux-ci
alertés par une DEA de plus
en plus bruyante,
aussi bien pour des
raisons économiques
(transports) et
énergétiques que " d'image ",
la Birmanie vend ses enfants
victimes des ambitions
néfastes de ses
généraux, aux
entreprises étrangères
pour construire des routes,
des usines, des camps de
prisonniers. Combien
de temps encore ces
"alliances
maudites"
devront-t-elles durer, nées d'une
décolonisation
Britannique ratée
dès la première journée.
Décolonisation manquée mais
qui était vouée à l'échec
en raison des
risques évidents de conflits
intérieurs entre
ethnies, dirigées par
les "héritiers
déchus", et
les aristocrates birmans connus sous
l'appellation des
"KKY". De plus, chaque seigneur de la guerre
désirait régner parmi les
chefs historiques tels
Khun Sa, Lo Hsing
Han, et parmi les officiers
vaincus assassins et
corrompus du KMT.
Le tout dans
un contexte
historique aux parfums romantiques de
guerres de libérations
nationales pour mieux
masquer les égoïsmes
fondamentaux de bandes armées,
en uniformes crasseux
et dirigées de
temps à autres
par des criminels ou
par des analphabètes ou des
pantins comme
le général Bo
Mya, chef des Karens, que "Asian
Gazette" a pu rencontrer
sur sa base déchue
proche de Mae Sot aux
confins de la Thaïlande
et de la
Birmanie. Ces chefs armés, dont
bien peu bénéficient de
convictions
humanistes précédaient, époque
oblige, les
"Taïpans",
le plus souvent encensés avant la crise
financière et
dont on sait
aujourd'hui par des indiscrétions
électroniques qu'ils
sont devenus de
véritables chefs de Triades
enregistrant des sommes
colossales grâce au
trafic de stupéfiants,
d'armes, de personnes.
Des noms
comme Li, Kuok ou Ma résonnent
maintenant assez
bruyamment aux
oreilles des services de contre
espionnage...Mais
au fait! Cette
terrible dérive sanguinaire et
criminelle, n'était-ce pas
l'objectif cynique
avoué des diplomates
notamment Britanniques ?
N'ont-ils pas
d'ailleurs récemment engagé
la défaite économique de
Hong Kong juste
avant la rétrocession de
1997 ? A en croire
les commentaires acerbes
du dernier Gouverneur
Patten à l'encontre
de son
administration et de ses anciens
dirigeants comme Sir Craddock...accusé
de
double-jeu... Là encore
il est important
d'effectuer
un voyage dans le temps et de
s'imprégner d'extraordinaires
récits et
produits d'investigations
réalisés par des auteurs
tel Christian Gooden
dans "Three Pagodas"
paru chez Jungle Books-Halesworth,
ou bien du
Journaliste Gerald.
L. Posner dans
son "Warlords of
Crime, Chinese Secret Societies:
the new Mafia",
paru aux
éditions Mac Donald & co et dont nous
citerons quelques
passages: ..."En Asie
du sud-est, non seulement
les britanniques et les
français engagés dans le
trafic de l'opium
ont entraîné des populations
entières dans une
consommation esclave
des drogues, mais ils ont
aussi, par conséquence
logique, voulue ou
non, créé des
réseaux de
contrebandes. A cette époque, les
administrations coloniales
ne
craignaient donc pas de récupérer,
(comme lors des guerres
de l'Opium en Chine) des
profits importants
le plus souvent
exportés
vers les métropoles. Si les Etats
occidentaux ne travaillaient
pas directement sur la
distribution et
la vente de l'opium.
Cette "activité"
revenait le plus souvent aux
marchands d'opium
établis sous licences
et autorisations émanant
des monopoles étrangers...."
Des marchands
qui sont invariablement
Chinois, du continent et
surtout d'outre mer.
Alors bientôt,
avec
l'aval reçu des autorités coloniales
britanniques et
françaises, des
familles, dirons-nous, mafieuses
chinoises tissent
des liens
dans toutes l'Asie, de Rangoon à
Bangkok et de Saïgon à
Shangaï et tirent une
grande expérience de
la gestion de ces trafics
au point que
l'apport des Triades et de
leurs criminels et de
leurs financiers sont
les éléments clés qui
permettent ensuite
l'explosion gigantissime
de la vente d'héroïne
intervenue dès la fin de
la seconde guerre
mondiale... L'heure est
propice aux retournements
d'alliances.
L'Asie du sud-est connait
de véritables bouleversements.
Les
Britanniques retournent à Hong
Kong pour se
heurter
maladroitement aux Triades chinoises sans
espoir de réussite.
En
Chine devenue Populaire, les vents de
l'Histoire assoient au pouvoir
les fidèles
révolutionnaires de Mao
Tsé Toung, l'Angleterre
accorde son indépendance à
la Birmanie...
et la France seule et
surtout mal informée de
la situation réelle
de ses colonies
lointaines
ne comprend pas son problème et
s'agrippe à
l'Indochine.
Une Indochine transformée, rebelle,
intransigeante et bientôt
incendiée par le
désir d'indépendance né
de "sa"
grille de lecture des
philosophes européens, de
l'émancipation prônée
par les
révolutionnaires et enrichie des
idéaux fédérateurs
de
quelques intellectuels et quelques
francs-maçons des
nations occidentales.
C'est donc dès lors que
les réseaux de renseignements
français et
américains se livrent à
de terrifiantes activités
clandestines qui auraient
une juste place
dans les meilleurs livres
d'espionnage. Des
opérations dangereuses
et souvent malveillantes
hélas.
Elles seront déterminantes dans
l'origine de
la création
des réseaux de Triades. Celles qui
exerçent presque
naturellement
leur ahurissant trafic de drogue
depuis la région
du
Triangle d'Or de Thaïlande, du Laos et de
Birmanie. Les espions
Français en effet
passent des accords avec
les producteurs et
vendeurs d'Opium afin de
pouvoir financer leur
guerre politique très coûteuse
contre Ho Chi Minh.
Quant à la CIA,
obsédée par la menace d'un
communisme monolithique,
elle prête main
forte en accordant
de larges
financements aux contrebandiers et
criminels mafieux impliqués
dans le trafic
d'opium. Un seul but,
une seule raison presque
irréfléchie ou
insensée: il faut dresser
un barrage au communisme
et endiguer son
expension dès les années
d'après-guerre. Les
politiques mises en
place dès ces années par
les services secrets
occidentaux ont bientôt
transformé la région
du sud-est asiatique en
un gigantesque centre
mondial de production
d'héroïne et
de
contrebandes sous toutes ses formes.
En
particulier, celles
qui cinquante années
plus tard, empoisonnent
directement les nations
occidentales qui sont
bien à l'origine de
ces stratégies
machiavéliques aux
noms de "drogue, criminalité,
vol, terrorisme,
maladies
incurables". Le "choc en retour" en
somme... Dans notre
prochaine grande aventure
d'AsianGazette, nous
devrons évoquer directement
"Opération
X" ainsi que la conception
et l'organisation
par les services
secrets Français du trafic de
stupéfiants et
parlerons des
manipulations pratiquées sur les
nations et les ethnies asiatiques.
Ces dernières,
bon gré mal gré,
vont tenter de
défendre leurs espaces
de liberté, leurs fragiles
territoires
ligotés à
leurs ambitions désavouées par les
puissances, avant de devenir
les cobayes bientôt
mortelles victimes
des alliances maudites...
Chapitre Cinq: "Les pirates
de Saïgon"
Une fois l'opium interdite
de séjour au début des années
50 par une
administration hantée
par des
révélations désagréables; certains,
au sein même des services
secrets français,
l'ancêtre de la DGSE,
décident que le commerce
de drogue serait,
dorénavant "underground"
. Les
militaires français
estiment que pour venir à bout des
vietnamiens du nord, le
meilleur remède est de
recourir à l'emploi
de milliers de mercenaires
issus d'une guerre
secrète. Le problème
réside dans le manque de
fonds dans une
France et des territoires
aux finances
asséchées par
les conflits. C'est alors que les
officiers supérieurs
des services
secrets de l'armée française
décident d'élaborer
les contours d'une
stratégie bien distante de
la légitimité républicaine.
La création de
"l'Opération X" sera le
bras armé de l'une des
plus impressionnantes
guérillas entreprises
par un Etat
contre l'idéologie communiste,
quitte à s'allier une
fois encore aux organisations
mafieuses. De 1951 à
1954, la France
créé un réseau
sophistiqué
de distribution de l'opium, une
initiative interprétée
comme une manne inespérée attirant
subitement la
loyauté
des populations des hauts plateaux
Indochinois.
Les généraux français des
services secrets croient
pouvoir se lier aux combattants
asiatiques hostiles
aux populations
du nord.
On croirait
contempler un récit tiré des épisodes
relatant les
terrifiants exploits
américano-asiatiques de Lucky
Luciano; mais il s'agit
bien des états de services
d'une poignée de
responsables français déstabilisés,
incultes et
racistes. En effet
pour quiconque vit en Asie,
dans les gorges et les
vallées secrètes
de régions inaccessibles,
il est aisé de lire dans
les pensées des
montagnards
brutaux
voyant se profiler devant leurs
yeux
incrédules, la
solution subite à
tous leurs échecs et vexations
territoriales.
La stratégie
française est alors la suivante,
terrifiante d'absurdité:
Chaque année, à la
récolte de l'opium,les
agents supplétifs
des services secrets
achètent la drogue à bon
prix auprès
des tribus des
hauts plateaux indochinois. Pour
transporter "sans
tracasserie
policière ou douanière" les lourds
chargements de la drogue
les trafiquants stockent
les convois dans
des barraquements appartenant
à l'armée
française. Puis la rogue
est envoyée
par camion à
Saigon, et est remise au Gang des
Rivières, le syndicat du
crime, la mafia locale,
qui collabore avec
les services secrets.
Ce sont ces pirates du Gang
des Rivières qui
transforment l'opium dans
deux grands laboratoires
de Saigon, puis
en distribuent une grande
partie dans les
antres spécialisées dans
sa consommation, les fumeries,
et remettent le
reste aux marchands
chinois liés aux
Triades. C'est
alors que le Gang des Rivières
partage le bénéfice
des
ventes de l'opium avec les services
spéciaux de
l'armée française.
Résultat éclatant, mais pour
combien de temps?
"L'Opération X" permet donc d'intensifier la
guérilla anticommuniste
entreprise
par les militaires français
auxquels se rallient plus
nombreux, les tribus des
hauts plateaux.
Du moins, aussi longtemps
que les chefs
de tribus reçoivent leur
"écho" , majoré de primes
pour leur trafic
d'opium. Il ne faut pas
attendre bien longtemps
avant que le
processus se grippe car les
tensions au coeur
des services secrets
existent et certains, plus
incisifs que d'autres, décident
d'injecter de
nouvelles équipes de
"middlemen" qui n'ont rien
à voir avec
les ethnies des montagnes.
Les tribus se
fâchent
devant le manque à gagner mais sont
superbement ignorées par
l'armée. Conséquences
rapides: les tribus
"lâchent" les
militaires français
puisque l'argent se raréfie et
cela demeure l'une des multiples
raisons pour
lesquelles la France
perd alors tout soutien
venant des
populations des hauts plateaux
indochinois.
Il est donc
possible de dire, estime Gerald L.
Posner, que
la politique
des services secrets français et de
l'armée a contribué
à l'effacement de plus
en plus profond de la
présence française en Indochine.
Les
"Méos" , l'un des puissants
bras armé des
mercenaires français en
Indochine, sont si furieux
après les militaires français,
que
progressivement, ils permettent
aux nords vietnamiens
une entrée
moyennant finances et biens sur
leur territoire.
Ceux-ci s'infiltrent
progressivement dans les
montagnes et
la jungle,
et entourent bientôt les garnisons
françaises. Une ignorance
de la situation locale
réelle par l'Etat
Major français,
coutûme encore
bien présente 35 ans plus tard,
devait directement influencer
l'impréparation des
unités françaises
vouées à la boucherie. L'illustration
sans doute
majeure se trouve
dans cet épisode
historique et ô
combien tragique de "Dien Bien
Phu" où l'armée
française
est écrasée par les canons et les
mortiers des
soldats nord
vietnamiens. Sans la présence des
alliés" Méos" , la France
courbe la tête
et dépose les armes le 8
Mai 1954, l'armistice est
signé avec le nord deux
mois plus tard.
Les français de la métropole,
patriotes et
démocrates, médusés par
cette défaite, et ignorants
des tractations qui
sont pratiquées en
leur nom, n'auront
jamais le pouvoir
d'accès à ces tristes faits
qui font
mal et
dont beaucoup encore aujourd'hui refusent
d'admettre l'évidence
: Une absence de
connaissance et de rapports
du terrain clairement
constitués par des spécialistes.
"AsianGazette" a
entendu
de troublants témoignages évoquant la
crainte, à
l'époque,
d'une déstabilisation de la politique
française. Il serait
intéressant de décrire
ultérieurement, et en
se basant sur
des
révélations et non sur des communiqués, des
sentiments de
trahisons ou des
mensonges, les attitudes et les
comportements des
personnalités
et des dirigeants français de
l'époque en Indochine.
Car ce n'est
pas seulement la défaite et
l'abandon de
territoires acquis par
le colonialisme dont il est
question et dont on abreuve,
une larme aux yeux ou
avec le scalpel
de la révolte en main ,
tous les étudiants et la
pensée publique.
Ce dont il est
question alors c'est
qu'en 1954 la France perdra
définitivement son pouvoir
géopolitique en Extrême-
Orient. Et ce
qui est plus
grave encore
pour les acteurs de ces politiques
cyniques, c'est
la perte
d'immenses profits générés par la
production et la vente de
la drogue. Des profits
qui ne seront pas
perdus pour tout le monde!
En effet, la
drogue, l'opium, l'héroïne
et ses appétits, voila
qui va donner
lieu à un affrontement armé
extraordinaire entre les
services secrets français,
les trafiquants
et chefs de Gangs et de
Triades indochinoises
et...leurs homologues
de l'armée américaine.
Une Amérique qui
ambitionne de dominer le
monde. Cet
épisode unique
dans l'histoire sera le prochain
chapitre d'une
"autre
Histoire" rapportée grâce à de nouveaux
témoignages et documents
découverts par
"AsianGazette" alors qu'en
1955, la production
de
drogue s'amplifie en Extrême-Orient, en
proie à une crise
politique et économique
majeure et à l'ambition
déchirante des Organisations
de l'Ombre et des Groupes
Mafieux. Un
scénario qui,
une fois encore,
ressemble à s'y méprendre, n'en
doutons-pas, à celui qui
prévaut en 2000...
Chapitre Six: "Le Palais
des Miroirs"
Le mépris! C'est bien
le mépris, la
vantardise et l'ignorance de
Paris qui ont donc précipité
les services de
sécurité d'une France
enlisée en Indochine dans
une guerre sale et
aux méthodes confuses
d'asservissement.
En rejetant
l'étrange alliance des services
secrets de l'armée française
et des tribus
montagnardes "Méos", le
trafic de drogue inspiré
par des
militaires aux abois a entraîné
des conséquences dramatiques
pour les
français. Après la défaite
de Dien Bien Phu
et la reddition
française du 8 Mai 1954 suivie
deux mois plus tard par
l'armistice, une
autre puissance coloniale
se prépare à engranger
les bénéfices de
l'expérience des services
secrets français,
engagés dans la
contrebande de l'opium. C'est
l'Amérique.
L'Amérique, en
effet, depuis le China Lobby de la
famille "Soong"
veut
régner en Asie. Les agents secrets US
suivent avec attention "l'Opération
X" montée
par les français pour
détourner l'argent
de la drogue
afin de contrer les communistes
asiatiques et maintenir
sa présence en Asie
alors que Paris donne
des signes d'impatience
face
aux colonies "enragées". Une
politique que
les américains ont vite
assimilé car le trafic de
l'opium s'avère être le
moyen permettant de
développer les finances
des services secrets de
la CIA, encore jeune
depuis sa succession
en 1947 à l'OSS et pour
cela va s'assurer de la
loyauté des tribus
"Méos". La
CIA qui n'a
donc qu'à remplacer les français, sans
angoisse d'une
riposte.
Les américains préparent pour cela
l'insurrection des montagnes
du Laos et du
Viet-Nâm afin de faire
rampart aux idées
venues de Pékin et
Moscou et ils expédient des
agents d'influence et de
désinformation. Selon
l'auteur Gerald L.
Posner, ils offrent
au Colonel Français
chargé de l'"Opération X"
de travailler pour eux et
de maintenir le trafic de
l'opium à leur
avantage. Ce Colonel
peu regardant sur la morale,
pensait alors ne
pas conserver toute sa liberté
et autonomie, il a
finalement refusé
cette offre
cynique. L'armistice
signé, cela veut dire que les
français se
retirent de la
partie nord du Viet-Nâm, avant de
décider un référendum
en
1956. Dans l'intervalle, les services
secrets de l'armée
française
maintiennent leurs opérations de
production et
de contrebande d'Opium
dans la partie sud du pays
avec les trafiquants et
les pirates du Gang des Rivière
de Saïgon.
Voila qui garantira un profit
immense venant de la
drogue, du jeu,
et de la
prostitution et
c'est alors tout ce qui importe aux
quelques militaires en charge
de l'opération à
Saïgon. Qui a parlé
de hautes stratégies
politiques à des
militaires au sortir d'une
guerre mondiale éprouvante
et qui se retrouvent au bout
du monde, à
Saïgon. Saïgon!
Le symbole de l'exotisme de
pacotille, évoqué par
l'auteur à succès Emmanuelle
Arsan, qui en
transplantant à Bangkok
un récit sur les moeurs
libérés issus
d'un érotisme de façade de
quelques diplomates
et hommes
d'affaires français en Thaïlande,
donne une image de
ce qu'était aussi la
vie sous les palétuviers
d'avant Hô-chi-Minh-ville.
Cette perversion
ou ce "mal de l'âme",
avait pour cadre fort en
couleurs le "Palais des
Miroirs"! La plus
grande entreprise de prostitution
jamais organisée au
monde et dans
l'histoire, même dans le
Shangaï des années
30! On y complote, on
y vit et l'on s'y
fait broyer, on y
meurt parfois sans extase et
dans d'horribles tourments.
A Saïgon,
le printemps est éprouvant
et le
climat ne
tarde pas à influer sur les
relations
France-Amérique.
Elles se détériorent
beaucoup entre français et
américains.
La raison est que ce
référendum inquiète l'Amérique
peu à peu convaincue de
l'inutilité de ses
offensives diplomatiques
lancées contre les
français. Et
bientôt, selon des informations
recueillies par
les agents
de la CIA, chacun sait que les
nationalistes vietnamiens
vont remporter haut
la main la majorité
des suffrages. L'Amérique
ordonne alors à la
France de sursoir au
référendum. Mais elle
exige également, amérique
impériale, que les
français cessent les
entreprises mafieuses
de quelques militaires
issus des services secrets,
peu convaincus des mérites
de la morale
républicaine.
Cela est
trop d'insolence pour Paris: Refus du
Sdece! On
aiguise les
lames dans chaque camp, les français
ameutent les
amis Corses et
les pirates de Cholon face aux
américains.
Début 1955, les
français mobilisent leurs alliés du
Gang des Rivières
ainsi que
quelques mercenaires originaires de
Corse. Les spécialistes
reconnus
dans le trafic d'influence, le
jeu, la prostitution
et l'argent
de la drogue, qui tiennent de
longue date,
le trafic
d'héroïne entre l'Asie, l'Europe et
l'Amérique.
Aussi en
avril 1955, un véritable bataillon
"patchwork" français voit
le jour à
Saïgon, et progressivement, la
querelle franco-américaine
se
transforme en un déferlement de
violence pour un sac d'Opium.
On se livre
à une guerre
sanglante entre militaires, flics et
trafiquants mafieux
en plein
coeur de Saïgon. L'Amérique est
patronne les sud-vietnamiens
et le chef
de l'opération américaine
n'est autre
que le célèbre
Colonel Edward G.Lansdale. Les
militaires français vont
apprendre à en découdre
avec cet américain
génial manipulateur,
sans état
d'âme. Le "ton" juste dans une
telle guerre
entre criminels,
barbouzes ayant trempé dans la
collaboration nazie,
et mauvais soldats
qui font face à de bien
naïves victimes.
Un drâme
va se jouer face aux populations
effrayées sous la baguette
de ce Colonel
américain. "Lansdale"!
Quelle réputation
sulfureuse!
"Asian Gazette" y reviendra mais
doit, en quelques lignes,
tracer les principaux
traits de caractère
de ce redoutable personnage.
Il sera
impliqué en Asie dans toute
l'histoire de l'espionnage
américain
d'après-guerre. Il est là en
particulier dans
le cadre
des extraordinaires découvertes sur
l'affaire de "l'Or de Yamashita"
suite au
pillage de l'Asie par les
"Zaibatsu" des Mitsubishi
et Mitsui
ou encore des sociétés telles
Nissan et moultes entreprises
de constructions et
autres chimies (
en Mandchourie ) qui
sont servies par
les militaires japonais et
les mafieux
de Kodama Yoshio. Ce
pillage d'Asie sous forme d'un
vaste trésor évacué
vers le Japon par
des navires de guerre dont
certains bombardés et coulés
volontairement par
l'US Navy préférant
engloutir temporairement
dans les mers un
trésor de guerre plutôt
que de le voir servir à
la poursuite du
conflit. Cet or, après la
guerre, aurait permis de
reconstruire toute une Asie
exsangue! Les
forces d'occupations américaines
en ont décidé
autrement. Une très
sinistre affaire aux conséquences
déstabilisatrices, de nos jours,
pour une Amérique,
loin des idéaux des
pères fondateurs, régnant
sans partage en Extrême-Orient
depuis la
fin de la guerre froide
ainsi que l'écrira Chalmers
Johnson.
L'universitaire de San Diego
qui donne parfois
bien du
fil à retordre aux officiels du
Département d'Etat
et au
DOD. Il faut préciser que " l'Or de
Yamashita "
aujourd'hui
encore suscite la crainte de quelques
dirigeants à Washington
et Tokyo, aux Philippines,
au Royaume Uni,
en Suisse et
dans les
grandes places fortes bancaires car ce
pillage a nécessité
après coup la
protection des Yakuzas et des
soldats japonais d'abord,
des milieux
financiers internationaux et
des banques ensuite, ainsi
que du "cover-up"
du dictateur Philippin
Marcos, prenant
sa part du
magot, soutenu par les anciens
locataires de la Maison
Blanche, celle-ci ayant
longtemps fermé les
yeux sur les crimes et la
barbarie du dictateur Philippin
et de ses
chefs de Sécurité.
Toute
cette affaire serait, de par son
envergure, en mesure de
bousculer quelques données
géopolitiques en
Asie si des
pressions extraordinaires
devaient être exercées par
les dirigeants Chinois de
Pékin. "
Asian Gazette " constate, par
des sources américaines,
que face à nos
yeux se joue la version
"Asiatique", non
exploitée
par les avocats, de l'Or volé aux
populations Juives par les
Nazis! Mais
revenons à Saïgon dans les
années 50! Le Colonel
Lansdale est le chef
local de la CIA et il
va diriger les opérations
de prise en main
du trafic de drogue à
partir du Palais
Présidentiel!
Tandis que face à lui, son
adversaire, le Capitaine
français Antoine
Savani, patron du Sdece
de Saïgon, prend
refuge
dans le quartier général du Gang des
Rivières. On ne pourrait
être plus
"engagé" face à face! Durant 6
jours et 6
nuits, Saïgon
ne sait à quel diable se vouer, une
bataille rangée et féroce,
un véritable combat de rues
et de canaux
où les ennemis
s'affrontent
maison après maison, quartier après
quartier, dans
un torrent de feu
et le crépitements des fusils
mitrailleurs.
Bien sûr, le
sang coule, et les victimes sont
achevées. Dans
chaque camp, Français
ou en face, Américain, la
Mafia et l'Etat
oublient
pour une semaine leur différence, et
s'unissent bizarrement
afin de
contrôler les gains venant de la
drogue. Des
scènes cruelles qui
mériteraient quelques Oscars se
produisent devant les populations
dont les plus
fortunées iront en
fuite vers les montagnes
à Da Lat, ou sur la côte.
Au registre des
"contrats", on voit le Gang
des Rivières
promettre une forte somme
à qui ramènera la tête du
Colonel Lansdale.
Il lui est annoncé un
suplice à faire frémir ses
gardes du corps
chargés de le protéger
car des meurtriers
sont lancés à
sa poursuite. Au point qu'un
message passe alors entre
les belligérants: Pas de
survivant! Les
malheureux perdants
des batailles de rues
seront tués,éventrés et
leurs corps
déchirés à la hache,
la panse emplie de boue avant
d'être retournés à leurs
armées respectives.
Asie bienveillante.
Mais les pirates de
Saïgon s'avèrent
être de mauvais alliés pour
les français, en raison
d'une vie trop facilement
menée durant des
années à boire
le pastis avec
les barbouzes françaises tout en
tordant le coup aux
petits marchands,
et, en séduisant de jeunes
vietnamiennes vendues au
marché des
prostituées. Dur labeur pour
les pirates des Rivières
car cette fois l'opposant
est américain et
il est motivé.
Après une offensive
éclair des forces du Colonel
Lansdale, la CIA et les
soldats sud-vietnamiens viennent
à bout des
français. les Corses
se rendant parfaitement
compte de l'inégalité
du combat ne tardent pas
à se replier.
La France est alors
défaite pour la
seconde fois sur cette terre
d'Indochine, avec
500 morts
durant cette guerre des 6 jours de
Saïgon, 2 000 blessés, et
20.000 sans abris, un
bilan qui renforce
le pouvoir de Ngo Dinh
Diem. Il est
le choix de l'Amérique pour
conduire la république
fragile.
Impassible, le féroce Diem saura
utiliser le pouvoir
de l'Amérique pour
affirmer son influence en
contrôlant lui
aussi les organisations
mafieuses de Saïgon. Et
pendant les
années qui vont
suivre, les Etats Unis d'Amérique
laisseront carte blanche
au dirigeant Vietnamien
qui va s'impliquer
plus encore dans le commerce
de la drogue (
scénario identique au
Cambodge et en Thaïlande
voisines ). Le patron de
l'armée de l'air
sud-vietnamienne et Vice-Président
Nguyen Cao Ky, décrit
Gerald L.
Posner, devient le "numéro
Un" du
trafic de stupéfiants et masque
ses activités sous le motif
de contre-espionage
anti-communiste par
sociétés écrans.
Les américains
feront de même, quelques temps
après à Bangkok, organisant
le trafic à
partir de sociétés écrans
dont une située
sur une avenue ombragée
de Bangkok, non loin de
l'Ambassade des Etats-Unis.
Elle sera confiée
à un étrange "trio"
de commandos-gangsters-espions
que l'on
décrira dans un chapitre
prochain, tant leurs protections
reçues chez les
éléments les plus
extrémistes de l'armée
américaine donnent
le frisson. Mais pour
l'heure, à Saïgon, après
1955, le trafic est
parfaitement organisé.
Le beau-frère du Vice-Président
Ky dirige
lui-même les opérations
depuis les installations
portuaires et
surveille les exportations
de drogue avec l'aide de
la Triade Chinoise
et des naufrageurs de
Cholon, ce monde
flottant
de Saïgon réservoir des communautés
chinoises d'outre-mer.
Les dirigeants
Vietnamiens se servent pour
l'exportation des
propres avions fournis par
leur gouvernement et
transportent cette
drogue par
des camions de l'armée, drogue
venant, scénario immuable,
du Triangle
d'Or. La Triade de Cholon
négocie après
quoi les prix
avec les "frères" des Triades du
Triangle d'Or qui
surveillent la culture de
l'Opium, le raffinent
en héroïne dans
des
laboratoires situés dans les jungles des
montagnes allant
de la
Birmanie ( actuel Myanmar ) jusqu'au
Viet-Nâm. Après
quoi, la
drogue est revendue aux clients de
Saïgon, le reste est expédié
vers Hong Kong, la
plaque tournante du
trafic. Cela s'inscrit
comme un fait
historique depuis les temps
où des hommes
d'affaires
britanniques se sont associés à des
"compradores"
de
toutes origines travaillant, exemple, pour
"Jardines" alors en guerre
commerciale
avec la Chine. (Cela fait
toujours très mal
à Londres, ce genre
de propos) Ensuite, à Hong
Kong, les Triades
Chinoises se
chargent des expéditions vers le
reste de l'Asie et les Etats
Unis. A Bangkok aussi
se met en place
progressivement et
depuis cette
époque,des points de passage au
nord ouest, au nord est
et au sud ouest de la
Thaïlande, avec des
zones de stockage
permettant
de nouveux bénéfices grâce aux
transactions
entre
intermédiaires politiques et militaires
thaïlandais. Ils accordent
leurs protections,
sans beaucoup qu'on
les y contraigne, aux trafiquants
d'autant qu'ils
sont protégés par
de puissants
personnages militaires ou
policiers alliés d'alliés
d'une faction de l'Amérique.
Quant
on peut accéder, comme l'ont
fait nos sources,
aux
documents confidentiels des rigoureux
services de
l'armée américaine,
on constate sans peine que les
dirigeants du gouvernement
corrompu de Diem passaient
davantage de
temps à gérer
leurs portefeuilles
de trafiquants de drogue qu'à
veiller aux
bonnes destinées
d'un pays partagé en deux frères
ennemis. Aussi, les
américains ne voient
pas alors d'un très bon
oeil ces
demi
monarques chargés de
"gérer" leur lutte
anti-communiste.
Car tout comme
les français l'ont appris assez
maladroitement à
leurs dépens
après l'avoir créé, le trafic de
drogue repose sur
une structure féodale, ou
pyramidale, où chaque
"soldat" recueille une
partie du
profit généré par le gigantesque
trafic international de
l'Opium. Peu de candidat,
d'où qu'il soit,
et à quelque niveau social
ou hiérarchique qu'il
fut, résiste donc
aux enveloppes allant
de 5.000 à 500.000
dollars pour "détourner"
les yeux vers d'autres réalités
que celles du
trafic de stupéfiant
ainsi que "Asian Gazette"
l'a
appris, à Tokyo, de la bouche même
d'une famille
haut placé dans la
fonction publique ayant vécu à
Saïgon jusqu'en 1975, très
instruite sur ces
pratiques. Criminels,
les trafiquants ?
Mais aussi ceux qui
les ont armés, protégés ou
défendus! C'est
la réflexion
simple mais fondamentale que pose
Gerald L.Posner
par
ses écrits et ses investigations qui
aujourd'hui encore
sont combattus tant
ils gênent. Il subsiste
encore des meurtriers résolus
à faire appuyer sur
une gachette afin
que se taisent les
perturbateurs ou
encore pour mettre en oeuvre
(!) une manipulation
destinée à faire perdre
leur crédibilité aux
enquêteurs par des
avocats eux mêmes
criminalisés. Reporter Sans
Frontières tient
à ce jour
d'excellentes statistiques. D'autres
journalistes ont
en mémoire
l'épisode survenu à "Henri Liu"
massacré par la mafia issue
du KMT.
"AsianGazette" reviendra aussi
ultérieurement sur ces sujets
dans des chapitres
nourris de "l'air
vicié du temps qui passe"
de Taipei, à Manille ou
Bangkok. Posner,
mais avant lui
A. Mac Coy
ont disséqué ces
sujets dans les mondres
détails, tout comme, dans
une autre mesure,
David E. Kaplan.
Tous ont décrit
avec une extraordinaire
précision les rouages de
ces trafics,
entrepris par
la Terreur dont est capable une
organisation
mafieuse, une
triade, une camora, mais aussi,
n'importe quel
Etat au sein
d'un Etat ou d'un groupe, civils,
militaires, fondamentalistes
religieux, dirigeants
politiques. En
Asie si la CIA, au service
de l'Amérique
politiquement divisée sur
le rôle à
donner aux
nations séduites par les théorie de
libération, marche en
1955 sur les traces
des militaires français
alliés aux trafiquants
de Corse, la CIA
a également armé le bras
des guérillas
des
montagnes auxquelles elle
promet des
compensations en nature
et en territoire sous
contrôle de l'Oncle
Sam. Air America
a bien illustré
par exemple l'implication des
services des
entreprises
privés travaillant pour une cause
gouvernementale.
Pourtant, alors que
du Laos, s'envolent à bord
d'Air America des chargements
d'Opium destinés au
Viet-Nâm du sud,
l'Amérique elle-même
commence à
entrevoir les effets dramatiques
générés par
cette
mauvaise gestion d'image aux
effets
"collatéraux".
Le président
Richard Nixon, en 1971, a lui-même
prétendu devoir mener une
guerre sans merci contre
"l'ennemi numéro
Un" de l'Amérique,
à savoir
"l'héroïne" ! Une drogue qui était
destinée à empiler
des
millions de dollars sur des comptes
off-shore, permettant
de lutter contre
tout ennemi déterminé et
aussi contre tout
désir d'indépendance
et d'auto-détermination de
jeunes Etats à peine sorti
du colonialisme.
Eternel recommencement
d'une giga-puissance.
Quant au
communisme et son interpétation
asiatique par une élite
formée en Europe au
début du siècle (Deng
Xiaoping ex-pensionnaire
de
Normandie) apparaît-il comme une
solution politiquement
stable?
Il s'est montré, dans son
illustration passée,
incapable
d'incarner un réel espoir de
changement dans les sociétés
traditionnelles
asiatiques issues des
bourgs et des systèmes claniques
(il a aussi conduit
avec excès une
politique de non engagement
débouchant sur
la famine en Corée du
Nord avec le régime
de Pyongyang qui
transforme ses habitants en
réfugiés selon
les rapports des
organisations caritatives). Et
survient après le mandat
sur l'Inde, la Chine,
et l'Indochine mené
par les pays colonisateurs
issus d'Europe, d'Amérique ou
du Japon.
"Asian Gazette"
ne peut que
renvoyer aux écrits des philosophes
mais aussi pointer le doigt
vers les financiers
tels Georges Soros,
les Hedges Funds
et Off
Shore Funds capables de dévaster une
nation, une
culture, un
espoir. L'Opium et l'héroïne, enjeux
extraordinaires ayant
donc déchaîné les
haines des Etats, hasard
biologique ou justice des
hommes? Comme un
effet "boomerang" c'est
bien cette même héroïne
qui va, nature oblige,
détruire tout espoir
de règne de l'Amérique militaire
au Viet-Nâm,
avec des générations
de GI's drogués à
vie, tout comme
l'héroïne a contribué à briser
"net" tout rêve de domination
française
en Extrême-Orient dans les
années 50 à 80.
Chapitre Sept: "L'Amiral
et le Financier"
Une réalité dont les
peuples d'Asie
sont encore et toujours bien
conscients alors
qu'ils vivent,
telle une nouvelle forme de
colonisation, un
ajustement structurel
fondamental mais lourd en
conséquences pour
la stabilité
des jeunes Etats d'Asie à peine
émancipés des tutelles.
Un ajustement
nécessaire selon l'Occident
qui observe
souvent et mène,
parfois, une guerre aux positions
dogmatiques.
Alors dans un
premier temps, la riposte Orientale
prendra la forme
d'une sorte de
nettoyage virtuel "d'Asian Inc"
opéré par les "Shoguns"
et
"Mandarins" des Etats asiatiques, sans
remetre en jeu le
moins du monde, leurs
intérêts particuliers ni
ceux des opérateurs
des géants de
l'industrie et des entreprises
d'Asie Pacifique. L'un
des exemples les plus
typiques concerne la
stratégie japonaise
permettant
aujourd'hui aux entreprises de
l'archipel de
retrouver des
ressources financières d'une grande
fraîcheur pour ré-équilibrer
leurs entreprises criblées
de dettes.
Le cas de
"Nissan"
est intéressant et suscite admirations,
inquietudes et passions
:
Renault a rencontré
Nissan au
hasard d'autres projets
industriels américains
et
allemands, Ford et Daimler-Chrysler,
Nissan est une entreprise
japonaise qui
a décidé d'accorder à la
firme française
une participation dans
ses destinées. Nissan!
Pourquoi?
Caracteristiques: Inoperante, vieille,
avec un
endettement de
15 milliards
de dollars. Ses objectifs de
croissance sont axes sur
le long terme. D'abord, la
forme: la firme nippone
acquise pour 37% par
Renault a protégé ses
milliers d'employés
japonais utiles et leurs
retraites.
S'efforcant avec
plus ou
moins de subtilité, de maintenir les
fondamentaux du
consensus et du
modèle de stabilité sociale de
l'entreprise en laissant
un etranger, le cost
killer Carlos Ghosn
augurer du destin
de 21.000 salaries pousses
d'ici 2001-2002 vers
la porte de sortie.
Nissan a appelé la
firme au losange pour son
style de gestion et ses
envies de conquetes,
finalement au dernier
moment, étant
donné le rejet
des autres grands de l'automobile
internationale.
But?
Permettre le changement des mentalites
economiques japonaises
et de tailler
dans le gras des effectifs
salaries. La semaine
des 100.000
chomeurs etait le slogan arbore
dans les luxueux
bars-salons
des grands CEO de sortie sur la
"Ginza" au moment ou les
dirigeants de Renault
Nissan affirment que
"Nissan a valeur
de symbole".
Malheur a qui pretendrait le
contraire, comme on aime
le dire avec des eclairs
a hauts voltages
dans les yeux
aux stands
franco-japonais du salon de l'Auto de
Tokyo 99, le Tokyo Motor
Show. Ici on
evite de parler des couts
sociaux du plan Ghosn tout
en sablant le champagne
au premier etage
du stand Renault.
"Inevitable destin"
pour des salaries jetes a la
rue, "on ne va pas s'embarrasser
des japonaiseries
inutiles" sur la
notion de pays
de l'emploi
a vie, ce qui a l'heure de la
mondialisation de l'economie
fait ringuard.
Aussi sec! La firme
française sera
bientôt contrainte, pour
exister au plan
international, d'injecter
des
sommes colossales chez sa cousine
nippone et ensuite batir
un nouvel esprit
d'entreprise. Que ne pas
faire pour devenir
la
quatrieme firme automobile mondiale? A
croire donc que la
stratégie était engagée,
derrière le paravent,
par les dirigeants politiques
et économiques
de "Japan Inc". Les
adeptes de la
conspiration
vont apprecier la saveur de la
strategie, au point que
les remarques, vues comme
autant de katanas
lances sur Carlos
Ghosn, par le
Premier Ministre Japonais Keizo
Obuchi craigant pour les
licenciements dans
l'industrie automobile
et la sous traitance,
ont donne
bien du vague a l'ame chez les
ingenieurs et designers
de Renault-Nissan venus
suivre le Big Boss
Schweitzer au Japon.
Masquant ses
responsabilités en cas d'erreur
de management de la direction
française, Nissan
pourra exiger plus
tard un droit de regard
sur la gestion
des affaires de Renault!
Voila, une nouvelle
fois
la spectaculaire démonstration des
stratèges de
la tactique d'attaque et
de défense des cousins de
"Sun Tzu". Bien sûr,
"l'entrepreneur"
et qui le contesterait, doit
etre audacieux
et justifier les
financements et les convergences
industrielles afin
de ménager
quelques soucis de carrières tant
dans l'industrie que
dans l'administration,
aidé en cela par les
lobbies de presse et d'affaires,
voire, par les
clubs d'influences.
Question pourtant
votre
honneur! La méthode "Ghosn" va-t-elle
convaincre, mieux
que lors des
3100 licencies de Vilevorde, les
japonais d'une part et
les marches d'autre
part, de la visibilite
de l'industrie automobile
franco nippone ?
Trop tot pour le dire
mais Carlos a deja
fait ses
preuves. Merite-t-il le benefice du
doute? A noter tout
de meme une serie
de belles perfomances nees
de cette union Renault
Nissan encore
contestee par la moitie des
agences financieres.
En
effet, on avance a grands pas sur le
chemin des nouvelles
alliances
strategiques apres l'accord entre
equipementiers style
Valeo et
Zexel. On peut donc saluer cette
performance en
oeuvrant pour
que leurs benefices soient aussi
splendides que
ne l'ont ete
les Companion Girls dansant assez
sulfureusement au
stand Nissan
du Tokyo Motor Show. Bref, un
automne 99 de tous
les dangers! Pourtant il
n'y a pas péril dans
toutes les demeures,
et pour
l'instant donc, on se contente de
jouer, dans les salles de
repos des géants
économiques japonais et
dans les "resorts" de ces
groupes,
quelques parties de "Go" et de
"Shogi", histoire
de se préparer à
la bataille économique du 21è
siècle naissant.
Siècle de l'information et
siècle du
tri-dimensionnel ainsi que
l'incarnent,
apprentissage ludique, les
derniers gadgets des jeux
vidéos.
Tandis que fleurissent,
dans les librairies
les plus fréquentées,
les dernières
revues allant de
l'intelligence émotionnelle, aux
techniques comptables de
l'Ouest en passant
par l'emploi militaire
des lasers!
Le mal né de la
crise financière a entrouvert des
portes inespérées de mémoire
d'entrepreneur
asiatique. Pourquoi?
eh bien parce que
cette "crise
asiatique", dès le printemps 1999,
connaissait les premiers
signes, timides, d'un
apaisement comme par
évanescence.
Suivi par des
taux de croissances trimestrielles
audacieux. La
nouvelle stupéfiait
d'ailleurs les investisseurs.
Ce genre d'annonce est d'abord
rarement commentée
par les cabinets
d'études hésitant à ré-évaluer
leurs rapports, encore
moins par les
milieux administratifs,
prélevant
leurs données le plus souvent
d'ailleurs dans
la presse spécialisée.
Ainsi dans le courant de
l'automne 99 la tendance
à la remontée n'est encore
exposée qu'avec
parcimonie par les
milieux
"autorises". Quant au véritable motif
de la
reprise?
En dehors des
considérations
géo-planétaires...faisant
perdre leur
latin aux experts de la
région les yeux rivés sur
Pyongyang, quelques
cabinets avancent une
thèse selon laquelle les
obligations de résultat
des établissements
financiers internationaux
ne
contraignent-ils pas dorénavant les
décideurs à re-créer un
développement accéléré
des pays asiatiques
en allant
chercher,
par exemple, dans leurs entreprises
restructurées qui "tournent",
de quoi,
dynamiser les occidentales ?
Et en vendant ce que
le savoir faire
occidental a de meilleur.
Thèse récemment
avancée par
les économistes. Et non par les
analystes financiers
amateurs de l'économie casino
avec
sophistication d'options
et futures
tels Goldman Sachs et autres
banques suisse, française
ou américaine. Pour ceux
là, il est vrai
que début septembre
99 à
Tokyo, d'aucuns se sont retrouves
brûtalement licenciés
pour cause de
pertes "importantes" ! Les
pertes de deux grandes banques
américaines,
selon les informations
dont disposent "AsianGazette",
se seraient
chiffrées en dizaines de
millions de
dollars par jour.
Erreurs de stratégies. Aussitôt
sanctionnées.
C'est le
carton jaune. Preuve encore que les
analyses des "grands
communicateurs" ne
pèsent pas très loursd, à
en croire les grandes envolées
de 1996 sur le
miracle asiatique de
la Banque Mondiale et
du FMI, incapables ou
refusant d'avertir, à
quelques mois près, de la
crise financière de
Juillet 1997? Sans
aller, dans
le registre
de Maurice Allais, le prix nobel
d'économie, convaincu
d'une
nouvelle et prochaine conflagration
financière mondiale
et qui
se fait l'avocat d'une souhaitable
orthodoxie de
la finance internationale,
les Etats de la région
promettent plus
de prudence,
et font le ménage, un "dû" à la
mondialisation.
Mais ils
se préparent un droit de réponse,
certains y verront
un droit de
riposte, qui surgira de Chine?
d'Inde? du Japon?
Une hypothèse
de "triple alliance" qui donne
des cauchemards
aux
analystes occidentaux. Actuellement on
constate un
nouveau ton
dans les réflexions, un ton parfois
anti-occidental qui
apparait vivement
dans l'opinion publique en
Asie, avec une percée souvent
très anti-américaine
pour l'économie,
le commerce et la politique
et très anti-chinoise
pour les affaires
criminelles qui
montent en
flèche au point d'attirer dans le
Royaume de Thaïlande
le premier Chinois Jianz
Zemin lui-même venu
donner ses ordres aux vassaux,
mais aussi
lancer le grand vent de
la riposte contre
les
"satans" adeptes du néo-colonialisme.
L'Amérique, accusée
d'avoir la
main trop lourde, guidée par le
racisme! Voila une
thèse excessive mais
bien fréquente au Japon,
en Chine, en Malaisie, en
Thaïlande et en Corée
du sud. A Tokyo,
c'est cette crise
de confiance
anti-occidentale qui est l'une des
raisons de l'élection en
Avril 99, du
Gouverneur Ishihara Shintaro
à la tête de
la
méga-municipalité. Ce qui n'a pas interdit les
modifications Parlementaires
des dispositions du
Traité de Sécurité
Militaire permettant
un soutien fort
dans la surveillance de la
région, et ouvrant davantage
de ports
japonais à l'armada de l'US
Navy. Quiconque aurait
un avis different sur
l'alliance de defense
usa-japon risquerait d'ailleurs
d'en payer le prix
fort, exemple a
ete donne avec
le
faucon nationaliste Nishimura Shingo, un
politicien du parti Liberal
de Ozawa Ichiro, en poste
a l'agence de
la defense japonaise.
Nishimura a ete limoge en
octobre 99 car ses
declarations sur l'image
d'un Japon qui devrait se
doter de l'arme
nucleaire, ont
ete jugees
derangeantes par le Premier Ministre
Obuchi. L'homme
s'etait
deja illustre en 1997 en plantant un
drapeau Hinomaru
lors de la
querelle territoriale avec le monde
Chinois sur
les iles Senkaku
-Daioyutai- Tous ces propos sur la
defense ou le
nucleaire
sont assez mal venus a Nagatacho, le
quartier du Parlement nippon,
dans le sillage de
l'angoisse sur les
missiles Taepondong de Coree
du Nord et sur la
criticite de l'usine
JCO de Tokaimura.
Des propos
juges deplaces alors que l'opinion
gemit contre tous les harcelements
pour cause
de crise identitaire
venue de
la
"crise financiere".
Pourtant...une corruption
permanente et
une criminalite mafieuse
financiere invisible mine
encore et toujours
des pans
entiers de la société face a
l'incapacité des politiciens,
statues d'argile
articulees, à sortir
de leurs pots de vins
et faux
débats. Au point que les seuls a
donner un serieux
coup de
tete etant les hauts fonctionnaires
nippons "nommes" dans la
vie politique et que
l'on ressort lors des
grandes rencontres inter-parlementaires.
Et parfois, il y
a des exceptions:
"Lex dura sed lex". Exemple
avec le Gouverneur
de Tokyo Ishihara,
un écrivain-politicien, qui
est l'élu de la contestation
"poujadiste"
japonaise, certes et qui
est jugé sévèrement par
la presse japonaise.
Elle le présente tel
un "redacteur"
rêveur, borné
et incapable d'écrire ses discours
avant de le traiter de révisionniste
qui conteste les
tueries de la
seconde guerre
mondiale en
Mandchourie ou à Nankin. Ishihara,
porté par des
vents
"réactionnaires" est, avec l'ancien PDG de
"Sony" le defunt Morita
Akio (un ancien
de l'équipe des chercheurs
de la bombe atomique japonaise),
bien connu pour
son droit de dire
"Non" à l'Amérique
qu'il accuse de
colonialisme. Son ambition?
Bouter hors de Tokyo les
bases américaines! Le
mélange des genres.
Mais n'est ce pas la règle
durant les débats politiques
qui se nouent devant les
cameras des televisions, voire
au Parlement? Moins
percutant mais néanmoins tout
aussi
hostile aux exigences Américaines,
reprises toutes en
coeur par quelques Européens,
le Premier Ministre
Chinois Zhu Ronji voudrait
bien prendre le rang de
Monsieur "Propre" du Kremlin
Chinois avant de
donner de
la Chine, l'image de Puissance
Géo-Politique de la zone
Asiatique. L'homme
qui fâche si bien les caciques
du
PCC, s'est lancé dans diverses
campagnes
anti-corruptions visant
les élites et les membres du
Parti. Une autre révolution
culturelle entre deux
parodies de procès de la
secte Falun gong, pourtant Zhu
Ronji continue de balayer
les rouages poussiéreux de la
Chine millénaire, parfois
sans convaincre, et rejette
d'un revers de mains, les
accusations d'atteintes aux
droits de l'homme en Chine
ou d'espionnage industriel et
militaire. Zhu le
Shangaïen,
"l'héritier", qui n'hésite
pas à affronter ses ennemis
ou à forger de nouvelles
alliances comme on le découvrira
plus tard avec des
dirigeants politiques et
économiques du monde entier.
Zhu a-t-il pour intention
de combattre clairement les
intentions exprimées et
scellées par Washington lors du
Sommet de l'Apec de Seattle
en 1993 afin de redessiner
la carte géopolitique de
l'Asie ? Si les mains ne
lui
sont pas liées, un vrai
bouleversement des alliances
verra le jour dans la région.
Comment ? On se
demande
par exemple quelle future
image de l'Asie sommeille dans
l'esprit des dirigeants
de ce Continent? Quelles
ripostes, au-delà de l'horizon
2000, permettraient
d'assurer la présence de
quelques nations majeures du
continent Asiatique au rang
de "puissances
internationales" dans un
monde plus proche mais
élargi ?
Il sera utile pour cela
de revenir sur les secrets de
l'histoire de ces 50 dernieres
années, et tout
particulierement sur l'histoire
de la conquête coloniale
et contemporaine de l'Asie
par le Japon, et sur la
transformation économique
et politique du Japon et sur
l'avenir du continent Est
Asiatique.
Ce sera dans le blog Asian
Gazette :
http://asiangazette.blogspot.com/
CHARTE de TRANSPARENCE "
de "ASIANGAZETTE"
:
Cette lettre d'information,
née en 1997 à Londres des
conseils de chercheurs de
la SOAS et de la British
Library, est à but non lucratif.
Elle est animée par le
journaliste et "Foreign
Correspondent" français
Joël J.
Legendre-Koizumi avec le
concours de quelques
spécialistes de l'Extrême-Orient.
"Asiangazette" avec
Joel Legendre observe les
multiples facettes de
l'actualité et de l'histoire
de l'Asie. Elle est
recommandée en Juin 1998
par des observateurs de l'Asie
et par des revues dont l'hebdomadaire
d'information sur
le Net "LMB" de la DSI du
CNRS" au titre
de " Actualité
asiatique complète et en
français ".
"Asiangazette" est
également présente sur des
bases de données telles le
site de l'université américaine
"SWARTHMORE College
of
Liberal Arts" de Pennsylvanie,
ainsi que sur de
célèbres
sites sur Internet tel "EURASIE"
et diverses
cybernewsletters consacrées
à la Francophonie,
l'information et l'Asie.
"Asiangazette"
constitue un
carrefour, un point de repère
et une interface pour
faciliter la compréhension
des événements historiques,
et actuels qui interviennent
sur l'ensemble du continent
Euro -Asiatique. "Asiangazette"
est
progressivement
enrichie par des données
d'informations accompagnant
l'actualité, par des reportages
et par la présentation
de documents exclusifs.
Les chapitres se succédent dans
cette Newsletter et permettent
la présentation,
l'interprétation de l'actualité
et la synthèse de livres
et de témoignages par des
sources et des citations qui
émanent des acteurs de l'actualité,
des analyses et des
revues produites par des
spécialistes de l'Asie et de
l'Europe: journalistes,
écrivains, universitaires,
scientifiques, militaires,
financiers et politiques
guidés par un objectif de
transparence.
"Asiangazette",
depuis sa diffusion sur
internet, touche un public
fidèle, et intensifie ses
travaux. Au-delà de ce site
sur internet, Asiangazette
réalise depuis Tokyo des
enquêtes de presse, des
productions, dossiers, scripts
et tournages, ciblés pour
la presse et l'audiovisuel
ainsi que le commente dans
ses colonnes le média
américain "Content-Exchange
Spotlight Talent".
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